La France a décidé de déclarer auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU) une zone économique exclusive (ZEE) en Méditerranée pour protéger notamment ses ressources halieutiques, a annoncé lundi le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo.
« Le gouvernement français a décidé de décréter une ZEE en Méditerranée (…) sur le périmètre approximatif de 70 milles qui correspond à la zone actuelle de protection écologique que nous avons déjà « , a déclaré à l’AFP M. Borloo, à l’issue d’une sortie en mer au large de Cassis (Bouches-du-Rhône).
Cette notion, qui est régie par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (ou Convention dite de Montego Bay) de 1982, permet aux Etats côtiers d’étendre leurs prérogatives au-delà des 12 milles de la zone de la mer territoriale et ce jusqu’à 200 milles maximum.
La France a déjà créé en Méditerranée une zone de protection écologique, mais qui ne concerne « que la lutte contre les pollutions, alors que la ZEE « concerne la pêche et toutes les ressources, minérales, halieutiques… », a expliqué le ministre.
« Nous changeons de politique parce que les prélèvements sur les ressources, notamment halieutiques, qui viennent des bateaux du monde entier sans aucun contrôle, sauf dans les eaux territoriales de 15 milles, ne sont pas supportables », a-t-il poursuivi.
Interrogé par l’AFP, le comité national des pêches s’est déclaré satisfait de cette mesure qu’il réclamait « depuis 2006 » et qui avait été « discutée lors du Grenelle de l’environnement ».
« Cela va nous donner des moyens de contrôles, même s’il n’est pas question de fermer des pêches », ajoute-t-on au CNPMEM (comité national des pêches maritimes et des élevages marins).
« Les professionnels de la pêche en Méditérrannée réclamaient une +zone de gestion halieutique+, calquée sur la zone de protection écologique, pour mieux contrôler ces eaux. La ZEE va au-delà de la gestion de la pêche puisque cela concerne aussi par exemple le sous-sol », ajoute-t-on.