La pluie cette nuit a laissé des flaques sur la mer endormie.
Alourdie des épanchements terrestres – l’on dirait la surface opaque d’un miroir ancestral – l’onde marine se déploie lentement sous les nuages atones.
Avec l’aube sont partis les pointus, frêles esquifs à l’assaut des profondeurs.
Tétanisé dans la blancheur matinale, un canot rame langoureusement.
C’est l’heure où les oiseaux déploient leurs grandes ailes tandis que les cars bondés pépient de dizaines d’écoliers réveillés.
Galvanisé par l’attente immobile, l’astre solaire tente une percée délicate.
Bientôt, peut-être, il mettra le jour au diapason…