34,5 millions € de subventions européennes auraient été versées entre 2000 et 2008 pour accroître et moderniser la flotte de thonniers senneurs de Méditerranée, alors que dans le même temps l’Union Européenne affirmait qu’une surcapacité de pêche était un facteur-clé dans la surpêche et le déclin de l’espèce. Une information donnée sur le site du WWF International et qui illustre bien les limites du fonctionnement « productiviste », particulièrement à propos d’une ressource marine dont le renouvellement est limité : encourager le modernisme technologique tout en soutenant la casse d’anciens bateaux… L’objectif premier est d’être compétitif sur un marché ouvert. Quand de surcroît, la compétitivité se joue entre deux pays européens, le paradoxe se renforce ! Pendant plusieurs années, la flotte française a été « encouragée » afin d’être plus rapide que la flotte italienne…
C’est la même politique qui prévaut avec le système de droits de pêche monnayables et capitalisables. Les grands armements ayant la capacité financière d’acheter et cumuler ces droits gagneront les secteurs actuellement occupés par la pêche artisanale, avec des bateaux toujours plus grands et performants… Que les financements ne soient plus collectifs mais proviennent de sociétés internationales qui par ailleurs acquièrent et concentrent des parts de marché ne changent rien à l’affaire. Aucune garantie pour la ressource et un changement progressif de la vie littorale et de nos modes de consommation : les ports animés se muant en des bases avancées pour des mastondontes et nos marchés disparaissant au profit des froids comptoirs des grandes surfaces. Heureusement qu’il y a d’autres solutions !
Celle-ci n’est pas dans l’interdiction des espèces surpêchées par l’industrie car cette solution ruine les bases de la pêche artisanale, nécessairement polyvalente. Elle est bien dans un choix économique, social et environnemental de nos modes de production et de gestion.