Une forte progression des poissons et mammifères marins d’eau chaude, comme des dauphins ou des maquereaux. Une forte baisse des espèces affectionnant l’eau froide, à l’image des merlus ou des crevettes grises. Tel est le constat sans appel d’une thèse universitaire présentée ces jours-ci à la faculté des sciences de Montaury, à Anglet.
« Certains spécimens comme les pingouins ou les orques ont quasiment disparu du golfe de Gascogne ‘, confirme Iker Castège, l’auteur de ces travaux, qui observe la biodiversité sur nos côtes depuis une dizaine d’années…
La main de l’homme – sous-entendu les conséquences de la pollution, mais aussi l’effet de la pêche -ne compte que pour partie dans les importants changements en cours dans le golfe de Gascogne. Le moteur essentiel des modifications observées est incontestablement le facteur climatique…
Pour étayer son analyse, Iker Castège a croisé des données recueillies sur les trois dernières décennies…
Outre la présence des cétacés, les analystes recueillent de précieuses données à partir des peuplements d’oiseaux, d’ excellents indicateurs sur l’abondance et la qualité des espèces sous-marines… « Un oiseau comme l’océanite tempête, une sorte de petit albatros qui avait la particularité de venir se reproduire sur les rochers de Biarritz, est en nette régression… On assiste d’ailleurs globalement à une perte de biodiversité en raison d’une plus grande déperdition d’espèces d’eau froide que d’arrivées d’espèces d’eau chaude. ‘
…Cette mutation de la faune dans le golfe de Gascogne s’est accélérée depuis une vingtaine d’années environ. « Il est assez exceptionnel de mesurer des changements aussi rapides sur une période aussi courte à l’échelle de la longue histoire de la climatologie. ‘