Une vidéo sur la conférence de Copenhague et un article sur l’impact de la mondialisation de l’environnement d’Actu-Environnement, montre, d’une part, que la « finitude » du renouvellement des ressources marines est généralisable à l’ensemble des ressources naturelles et, d’autre part, que la mondialisation est bonne pour la croissance mais non pour l’environnement.
Ces deux observations méritent de repenser les bases de notre compétitivité, soit encore nos modes de développement et nos choix de société. « Le hiatus est toujours le même : comment injecter la solidarité qu’exige une cause commune dans un système fondé sur la théorie des avantages comparatifs et donc sur la seule compétition ? » interroge un professeur d’économie de La Sorbonne. Mais de quelle compétitivité parle t-on ?
Les mesures politiques mises en oeuvre privilégient-elles la compétitivité de grandes entreprises de dimension internationale, celle de grands groupes d’acteurs (ou pays), ou encore celle de territoires régionaux ?
La mondialisation est une conséquence directe d’une compétitivité exacerbée entre multinationales qui jouent sur l’intensification et la spécialisation des échanges, sans considération des territoires économiques, sociaux, culturels et environnementaux… Or l’enjeu environnemental suppose d’une part la réduction des échanges à l’échelle mondiale, et d’autre part le rapprochement des activités humaines des territoires régionaux et locaux, plus proches des spécificités des écosystèmes. L’on retrouve là une question abordée par L’encre de mer à propos de la réforme de la politique européenne des pêches ; comme quoi la pêche n’est pas si éloignée de ce qui se joue à l’échelle planétaire…
Quelques points relevés dans la vidéo sur Copenhague :
» – Est venu le temps d’un monde fini où nous sommes assignés à résidence. Il n’y a plus de nature au sens classique, toute nature est aux mains des hommes… Ce qui suppose à la fois un développement durable et un développement planétaire…
– La balise au Groênland a perdu 1m sur 3m d’épaisseur en 30 ans…
– Il y a eu une prise de conscience du public quand il a fait un lien entre les catastrophes et l’évolution du climat…
– Les pronostics sont d’une élévation de température de 2° avant 2100… Cette question ne se résoudra pas toute seule…
– Nos modes de fabrication utilisent des matériaux chers en énergie grise, avec de fortes émissions de CO² (ciment, brique, verre…). Les coquillages sont des modèles de bio-ciment, produits à température ambiante et fixateur de CO² (un modèle gagnant-gagnant). Nous devons apprendre des coquillages pour nos matériaux de demain…
– Aujourd’hui, nous mesurons les émissions de CO² et gaz à effet de serre. Le traité de Kyoto a été négocié sans que ces émissions soient mesurées à l’époque… »
Quelques points relévés dans l’article sur « La mondialisation est-elle bonne pour l’environnement ?«
– S’il est une nouvelle forme de mondialisation qui émergera au cours du XXIème siècle, ce sera bien celle des réfugiés écologiques, ces migrants incarnent le contrecoup de la mondialisation économique qui a renforcé la dérive de l’effet de serre.
– La mondialisation est bonne pour la croissance, mais pas pour l’environnement… D’une part, l’augmentation en volume du commerce entraîne automatiquement plus de pollution. D’autre part, ce sont surtout les consommateurs du Nord qui touchent le dividende environnemental de la spécialisation, tandis que la pollution se poursuit chez les producteurs du Sud. Ainsi, le Japon et les nouveaux pays industrialisés asiatiques ont reporté le coà’t en pollution et en dégradation des ressources naturelles de leur industrialisation sur les pays producteurs de matières premières au bas de l’échelle de la spécialisation internationale. L’horizon de temps qui permettrait aux « perdants sales ‘ de se transformer en « gagnants propres ‘ reste indéterminé. Et, entre temps, les gaz à effet de serre s’accumulent…
– L’internationalisation croissante des échanges suscite des craintes de « dumping environnemental ‘ via la délocalisation des industries les plus polluantes vers des pays aux normes environnementales sinon inexistantes, du moins plus souples. Le débat sur la conformité des écolabels ou d’une taxe verte avec les règles du commerce international est devenu récurrent…
– Alors, puisque les marchandises circulent selon les règles du libre-échange, les hommes exilés de leur terre par la dévastation des cyclones, la montée des océans ou l’avancée du désert pourront-ils, eux aussi, se voir reconnaître un droit à la mobilité ?… Une avocate pose la question de la nationalité des personnes dont le territoire a disparu. Celles-ci seront un milliard en 2050, dans le scénario le plus pessimiste… Il reste donc à créer un statut d’éco-réfugié, aussi pertinent désormais que celui de réfugié politique.
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