Subrepticement, comme par a-coups, vague après vague, la mer envahit la ville.
Basse pression, vent du large conjugués, il y a trop d’eau à la mer, elle déborde du quai. Fragile inconvenance, insidieuse catastrophe, la mer reprend ses droits.
Montagnes déferlantes qui engloutissent les digues, masquent le phare, avalent les plages et les parkings, l’univers des hommes vacillent sous ces assauts tonitruants, assourdissants. Bien à l’abri dans les maisons, l’on s’endort un peu inquiet de ces éléments tout à coup déchaînés.
Au matin, drôle d’ambiance sur le port, un lendemain de tempête sous un soleil timide. La mer a laissé ses traces, amas de graviers, morceaux d’algues et brindilles entassées, jonchés sur la chaussée, ci et là aux côtés des flaques, des mares et des rivières.