La grande mulette, une moule d’eau douce autrefois couchée au fond des rivières européennes, joue sa survie… Trois populations seulement, une en Espagne (2.000 individus) et deux en France – dans le fleuve Charente (20.000) et la Creuse (200) – subsistent de ce mollusque répandu autrefois du Danemark au Portugal…
Impropre à la consommation, sans prédateur, cette moule qui peut atteindre 20 cm, fut un temps ramassée pour sa nacre. Mais elle coule d’ordinaire sa longue vie immobile enfouie sur les fonds, où à l’aide de ses deux siphons elle assure le filtrage de l’eau… Ce rôle l’expose cependant tout particulièrement aux rejets polluants qu’elle finit par stocker en excès dans son organisme.
En outre, le mollusque immobile se reproduit en nichant sous forme de larves dans les branchies des esturgeons voyageurs, pour essaimer au fil des cours d’eau. Or l’esturgeon, son hôte, a pratiquement disparu d’Europe.
Enfin, la grande mulette est aussi victime des aménagements comme les barrages, qui entravent sa libre circulation…
« La sauvegarde des larves (…) passe par la restauration du bon état écologique des eaux: et là , il faut faire respecter la loi », notamment les directives européennes contre les nitrates. « Si on n’arrive pas à sauver la grande mulette, on conduira au moins une action favorable aux rivières ».