Sont là des représentants de la Mairie qui oeuvre depuis une quinzaine année à la restauration de la lagune et de ses abords, des représentants de l’administration et des usagers du plan d’eau, des associations environnementales… Les pêcheurs professionnels peu concernés par cette zone de très faible profondeur ne sont pas présents à cette réunion.
D’une superficie de 35 ha, ce site historique qui abrite une voie romaine abrite également des herbiers de posidonie, des reliques de zostère, des prairies de cymodocées et l’un des 3 récifs barrières de posidonies, vieux de plusieurs centaines d’années(les autres sont à Port-Cros (Var) et St Florent en Corse).
Une bibliographie relativement dense permet de constater que l’herbier a fortement régressé en 50 ans, et surtout entre 1972 et 1978. Le récif barrière atteignait, en 1986, 34% de sa superficie de 1944. Mais depuis une quinzaine d’années, il est relativement stable. L’herbier de zostères est réduit à quelques mètres carrés. Par ailleurs, l’algue envahissante Caulerpa racemosa est très présente tandis que la Caulerpa taxifolia est plus rare.
La lagune est bien protégée par la réglementation qui interdit globalement la navigation, le piétinement, le mouillage… Une petite concession est maintenue le long d’une bande pour des embarcations traditionnelles, majoritairement des pointus en bois. « La lagune sans bateaux, c’est très triste » note un conseiller municipal fortement impliqué dans la préservation du site.
La discussion porte sur les moyens de communication à mettre en place pour informer sur les règlements en vigueur, sensibiliser les usagers, les promeneurs mais également les jeunes, les scolaires… Au-delà de la protection environnementale, la Mairie s’implique pour faire de ce lieu un espace vivant et ancré dans l’histoire : parcours de promenade avec panneaux d’information sur l’origine et l’évolution du site, volonté de restauration du parc conchylicole à des fins pédagogiques et paysagères, maintien de la zone de mouillage des bateaux traditionnels avec aménagement des voies d’accès et usage de peintures écologiques, aménagement concomitant du port du Brusc pour accueillir les bateaux en surplus, organisation d’expositions et de conférences…
Il semble que « tout le monde travaille dans le même sens » pour restaurer et valoriser ce lieu exceptionnel, les associations et clubs sportifs jouant depuis plusieurs années le rôle de « vecteurs ». Un retournement amorcé depuis déjà quelques années, le temps n’est pas si lointain où la lagune servait de décharge lors des aménagements littoraux…
Un point essentiel est soulevé : il semble que la lagune tende à s’ensabler en certains endroits, une évolution certes « naturelle » mais dont l’accélération depuis 3 ans ne serait pas « normale ». Il est donc demandé qu’une étude de courantologie soit entreprise. Il ne servirait plus à rien de protéger une lagune « ensablée ».
Documents sur le site de la Mairie de Six Fours Les Plages, rubrique environnement, natura 2000.