La richesse de Cry Sea est multiple. Les premiers plans nous emmènent au plus près des gestes des pêcheurs qui travaillent sur les pirogues. D’emblée, nous sommes avec eux. Mais en plusieurs séquences dynamiques, le message devient plus global. C’est la même dynamique productiviste qui conduit à développer la technlologie à l’extrême, concentrer les armements pour traquer les moindres bancs et être compétitifs sur l’ensemble des marchés, négocier des accords sur les zones de pêche jusqu’à ce qu’elles se vident comme peau de chagrin… Au Sénégal, les pêcheurs sont confrontés à la rareté, la pauvreté, l’exil parfois. Au Nord, les ports se vident, les pêcheurs désertent le secteur. L’équation est faussée : la spirale productiviste se déconnecte peu à peu du rythme de renouvellement des ressources… Il devient impératif d’amorcer une autre dynamique. Dans ce film, nord et sud sont réunis autour d’un même constat, et si le raisonnement devient commun à tous, les images restent humaines et belles, c’est la vie et l’espoir qui palpitent sous l’oeil du réalisateur.
Quant à « Attention Hypothermie », nous avons aimé… beaucoup et vous donnons rendez-vous dans le prochain numéro de L’encre de mer.
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Pêcheurs du monde
Photos du festival prises par Sophie Hourdin-Marty : (cliquer sur la photo)
Festival 2010 |