Un grand pas a été franchi, vendredi 11 juin, vers la création d’un réseau mondial d’expertise sur la biodiversité, à l’image de ce qui existe depuis 1988 pour le climat à travers le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). A l’issue de cinq jours de négociations, quelque 90 Etats, réunis à Pusan (Corée du Sud) sous l’égide des Nations unies, ont adopté à l’unanimité une recommandation favorable à la création d’une Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES en anglais)…
Si cinq principales menaces pour l’avenir de la biodiversité ont été identifiées (la surexploitation des ressources naturelles, le changement d’affectation des sols, qui transforme les espaces naturels en cultures ou en villes, les pollutions, la prolifération des espèces invasives et le changement climatique), il reste à mieux comprendre et hiérarchiser leur impact…
L’idée de cette plateforme, dont l’ambition est d’éclairer les décisions que doivent prendre les gouvernements à un moment où la nature disparaît à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité, est née en 2005, après la publication de l’Evaluation des écosystèmes pour le millénaire.
Ce rapport, réalisé sous l’égide des Nations unies grâce aux contributions de près de 1 400 scientifiques, offrait une vision globale et ô combien inquiétante de l’état des ressources naturelles dont dépendent les sociétés humaines pour leur survie : effondrement des stocks halieutiques, mortalité élevée des récifs coralliens, destruction des grandes forêts tropicales…
L’IPBES, comme le GIEC, sera donc une organisation intergouvernementale dont la mission première sera de fournir aux gouvernements des évaluations et des scénarios sur l’évolution à venir de la biodiversité mondiale. Les pays en développement, où se concentre la plus grande diversité naturelle, ont cependant exigé d’encadrer étroitement le mandat des scientifiques, afin que l’IPBES ne joue pas les donneuses de leçon à l’égard d’Etats peu respectueux de leur patrimoine naturel…
NDLR : La diversité planctonique qui est à la base des chaines alimentaires aquatiques et de la bonne santé des écosystèmes marins fera t-elle partie des observations ?