« … Aux Quatre-Canaux, l’un des trois postes tirés en juin à la prud’homie, les marins ont mouillé le gangui et attendent le jol, ce petit poisson argenté qui va si bien en friture, « fariné pourquoi pas ‘, et que premiers froids sévères et vent virant au Nord poussent vers la mer. Encore faut-il que le courant y mette du sien…
Accroché à des chaînes aux piles du pont, lesté au fond de l’eau, le long ensemble – deux bras et une nasse à la maille fine – paraît mollement ballotté en attendant la bascule de ce courant rétif… « Quand on vient pêcher le jol, lâche Didier Daynac, c’est qu’on est en perdition à la mer, histoire de gagner quatre sous. ‘..
Quand les eaux refroidissent à cette époque, expliquent les deux hommes, le jol se promène, entre et sort des étangs par le grau, vers la mer, jusqu’à sa sortie définitive lorsque les étangs deviennent très froids. ‘ Il siffle alors la fin de la pêche au gangui propre à la géographie de ce littoral… »
Note de L’encre de mer : ce gangui est un filet fixe posté dans les canaux. A différencier du gangui, petit engin traînant utilisé dans le Var.
Voir en ligne : Midi Libre –