Pour célébrer le Jour de Terra Madre 2010, nous étions au Castellet, au restaurant « Le Pied de nez » de Benjamin Lagorce [1].
Petit débat autour du film de Coline Serreau :« Solutions locales pour un désordre global« , suivi d’un vernissage pour des tableaux humoristiques de Michel JEAN et d’un apéritif dinatoire « divin ».
Les producteurs avaient apportés vins, légumes, cèpes, charcuterie, fromages de chèvre, pain, miel… avec lesquels le cuisinier a fait des merveilles…
- Michel JEAN et l’un de ses tableaux
Quelques points forts qui ont traversé notre débat
– Artisans pêcheurs, agriculteurs et éleveurs locaux doivent continuer à fournir notre alimentation : une alimentation de proximité, saine, goà’teuse et rémunératrice pour les producteurs
– L’accès à la terre et aux zones de pêche doit être préservé.
De plus en plus de terres agricoles sont déclassées et destinées à la construction, ce qui a pour effet d’augmenter le prix du foncier, en général. Bon nombre de terres sont « en friche », probablement dans l’attente de leur déclassement. En Provence, il y a des jeunes prêts à s’installer, un marché grand et ouvert mais une très grande difficulté pour trouver des terres, à un prix abordable.
On notera qu’en mer aussi la pression est forte. Outre le développement d’activités littorales et maritimes (nautisme, loisirs, éoliennes, clappage, activités portuaires…), l’engagement politique de la France de mettre un pourcentage d’aires marines en réserve se traduit par la multiplication de projets locaux. L’avenir de la pêche artisanale se joue sur une corde raide : d’une part, il est indispensable de réguler l’ensemble des activités maritimes dans la bordure littorale, ce que la gestion d’aires marines protégées devrait permettre a-priori, d’autre part, il est nécessaire de ne pas trop rogner les zones de pêche dans une région où le plateau continental est très étroit et la pêche artisanale ciblée sur des concentrations saisonnières « mouvantes » des différentes espèces.
– La qualité des terres et des mers doit être préservée, elle passe par une analyse régulière des sols et du plancton.
Méconnaissance de la vie qui se joue, à l’échelle microscopique, dans nos terres et nos mers, il nous faut repartir du vivant et des pratiques ancestrales qui l’ont préservé pendant des siècles.
Pour exemple, l’on remarquera que l’observation planctonique n’est pas prévue dans les programmes de recherche des sites Natura 2000 en mer. Quand on sait qu’une observation régulière du plancton permet de voir les déséquilibres, de rechercher les causes, et d’intervenir avant que toute la chaîne alimentaire ne soit « impactée », c’est un oubli surprenant.
Pour en savoir plus sur Terra Madre, la Journée qui lui est consacrée, et les 7 piliers qui la fondent [2] , voir la Newletter n°5 de Slow-Food France
- Parmi les producteurs, il y avait :
– Boucherie Kamal
– Maraichers : Pierre Zoubkoff de St-Cyr sur mer et Thierry Valarino de la Cadière qui vendent en AMAP,
– Fromagers Luc Falcot de Cuges les pins qui élève des chèvres du Rove pour la fameuse « brousse du Rove » , Claudie Bruna de Signes qui vend ses fromages notamment à Gamm’Vert d’Ollioules, et Jérome Magnaldi de la Cadière d’Azur,
– Miel : Olivier Paxe de Ste Anne du Castellet,
– Vignerons : Corinne et Bernard Aimar pour les Moulins de la Roque, Agnès Henry pour le Domaine de la Tour du Bon, Jean Luc Poinsot pour la Badiane, Jean Baptiste Dutheil pour le Château Sainte Anne, Daniel Ravier pour le Domaine Tempier, Patrice Malfatto pour un vin bio à La Cadière, Cédric Gravier pour le Domaine de La Suffrene et Jean Marie Castell, pour le Domaine Castell-Reynoard
- Benjamin Lagorce
- Photo S. Marty
- Consciencieuse et accueillante, la serveuse du Pied de nez
- Photo S. Marty
- Le « chef » du Pied de nez
- Photo S. Marty