Sur le grand écran, face aux gradins du Parc St Vincent, défilaient, sous la nuit étoilée, diatomées, larves et copépodes, tout un petit peuple de la mer qui prenait forme et vie avec la voix de Pierre Mollo. Malgré un timing serré, Philippe Joachim, photographe de Bleue Passion et organisateur de ces rencontres, ne cessait de rallonger le temps imparti pour cette plongée dans infiniment petit qui fascinait l’auditoire. Danielle Thomas et Jean-Bernard Simian, producteurs Varois de spiruline, ont donné quelques explications sur cette micro-algue et ses apports nutritifs phénoménaux. Danielle avait préparé un cocktail à base de citron, miel, gingembre, menthe et spiruline…
La soirée s’est prolongée avec les vues magnifiques d’un film primé au Festival maritime de Toulon, « Comme un poisson dans l’eau … Etranges » de Manuel Lefèvre, et 3 petits diaporamas de photographes présents. La compétition des photographes plongeurs s’est déroulée le jour d’après, en matinée, avec une nouveauté pour cette 13ème rencontre : la participation d’une équipe d’apnéistes ! En attendant le verdict du jury, 2 prud’hommes pêcheurs, Michel Lavaix et Didier Ranc ont échangé avec le public sur leur métier. Un métier qui les passionne et qui est géré par une institution datant du 15èe siècle, la Prud’homie. Mais les Prud’hommes sont inquiets pour l’avenir de cette activité qui concerne directement 200 familles dans le Var. Les jeunes ne s’y installent plus car, à cause d’une réglementation européenne infondée, ils n’ont pas de visibilité. Prenons l’exemple du thon rouge dont la capture est très fortement limitée (3 jours de pêche cette année !) alors qu’il pullule au large des côtes provençales depuis 4 ans, au point de devenir bientôt une espèce invasive. « Pas étonnant que l’on ne trouve plus de sardines ou d’anchois avec toutes ces mattes de thons… » Entre l’estimation globale d’un stock et la gestion des territoires, il y a un pas nécessaire à franchir pour les gestionnaires de la pêche. En fait, « la réglementation de la pêche du thon rouge est faite pour la flotte industrielle et pour le marché japonais » explique l’un des Prud’hommes. « Les captures sont autorisées sur les frayères en période de ponte ! » Tout l’inverse de l’expérience prud’homale concernant une espèce fragilisée. Il s’agit donc d’une gestion fixée par les lobbies industriels.
– Comme d’habitude, commente une spectatrice.
La soirée s’est terminée avec la projection des photos primées. Etonnant l’oeil de ces photographes qui, en peu de temps, se sont éparpillés à partir d’un même point. Pierre Mollo a accordé un prix à une photo insolite dans ce monde essentiellement animal. Un jeune garçon, membre du jury, a retenu l’échange de regards entre une plongeuse et quelques poissons curieux : « La proximité de la plongeuse avec les poissons semble montrer qu’ils se connaissent bien et font partie du même univers, presqu’une symbiose« . L’encre de mer a bien apprécié la ligne bleue électrique de la castagnole…
Et pour l’an prochain, Pierre Mollo a proposé d’ajouter une photo « planctonique » dans la série imposée. Les photographes vont peut-être élargir leur champs à l’infiniement petit !
Voir résultat du championnat sur le site de Bleue Passion