En débarquant de nuit, par un temps froid et venté, ne serait-ce le climat, avec ses demeures blanches aux volets colorés, les tuiles rouges sont masquées par l’obscurité, l’on croirait arriver sur une île des Cyclades.
Un bref parcours à pieds dans le dédale des ruelles entre les maisons basses ne dément pas cette impression première. « Traditionnellement, les pêcheurs, largement majoritaires sur le « caillou ‘, peignaient leurs volets avec le restant de peinture utilisé pour la coque du bateau. L’on reconnaissait visuellement le propriétaire des lieux ‘.
Un caillou de taille modeste mais diversifié. D’un côté, la « lande bretonne ‘, brisée net par des falaises, subit les assauts des tempêtes océaniques. Un vieux château en ruine, les pieds presqu’immergés, rappelle le temps des invasions et la nécessité de s’emmurer. Survolé en hélicoptère à la nuit tombée, dans les reflets métalliques des brisants sur les roches, le souvenir est dantesque et inoubliable. De l’autre bord, les « paysages irlandais ‘ alternent forêts et plages sableuses longuement étirées. Phénomène saisonnier, en hiver le sable se retire de l’île pour réapparaître « nettoyé ‘ au printemps !
Happées par la Journée Mondiale des pêcheurs artisans, de l’île, nous n’avons pas vu grand-chose, mais nous savons qu’elle a ses « quartiers ‘ bien identifiés. Les parents de notre hôte ont, par leur union et l’effet d’une « grande migration ‘, relié ces lieux-dits. Les hommes partent loin pêcher en Mer d’Irlande ou sur la côte basque : des marées de 15 jours, 3 semaines ou plus. Les femmes, en l’île demeurent.
J’envoie du rêve aux anciens, les voiles ont été taillées dans de vieux draps; les poulies, comme les poissons, sont en bois. Il gite comme cela, on a l’impression qu’il navigue. »