Entre zones humides et Golfe du Lion, la situation palavasienne tient à un cordon littoral fortement exposé aux inondations. L’ASPRI – Association pour la Survie des étangs et de la mer et la Prévention des Risques d’Inondation – alerte sur les dangers bien réels de la politique d’urbanisation et fait des propositions :
I. Les dangers de la politique d’urbanisation
Si l’action de l’ADEP a permis au cours des années de faire classer en biotope l’Etang du Grec, de faire reconnaître la zone Est de la Pourquière en zone de nidification (avocette, échasse blanche…) et de préserver une bande de 100 m non constructible, la situation n’est pourtant pas rose. La Pourquière est aujourd’hui remblayée et quelques immeubles sont sur le point d’être achevés, le bail du centre de vacances « Joie et Santé » ne dispose plus que d’un bail annuellement renouvelable et la zone peut être vendue à n’importe quel moment. D’après le Plan de Prévention des Risques d’Inondation, la zone des campings et de ce centre sont en « zone très inondable ». Or cette dernière est classée « bleue » donc constructible. D’ailleurs, les seules zones classées « rouge » sur le territoire de la commune ne comportent plus de terrain libre. Malgré l’affichage « écologique » de la commune, la spéculation y est bien réelle : logements sociaux (à 450 000 euros l’appartement), balnéothérapie ou Institut Marin permettent de contourner la Loi Littorale. Chaque mètre carré de zone inondable urbanisé fait reculer la sécurité des habitants. Les projets concernant l’avenue St Maurice et la troisième ligne d’urbanisation qui devront dominer de plus d’un mètre les alentours pour obéir aux nouvelles règles n’auront pour effet que de créer artificiellement des lacs temporaires et de renforcer les risques d’inondation par ailleurs. A l’instar du béton et du goudron, les campings et centres de vacances permettent à la saison des intempéries de stocker les eaux de pluie. Par ailleurs, ils offrent à un public non fortuné l’accès à la plage et aux joies de la mer, ce que ne font pas les immeubles de haut standing.
II. Les propositions de l’ASPRI
Avec plus de 150 adhérents, cette toute nouvelle association créée par un ancien prud’homme pêcheur, fait de la lute contre les inondations sa ligne de bataille. Elle refuse la troisième ligne d’urbanisation et plus généralement toute atteinte à la capacité de stockage des étangs et de leurs abords. Elle promeut une valorisation « collective » du site environnemental et culturel : ballades à thèmes, postes d’observations, une « Eco-base » ou dispositif de sensibilisation et d’éducation mené en concertation avec les associations, les enseignants, les usagers (pêcheurs, chasseurs, randonneurs…), les gérants de camping, le commerce local, le Musée Prades…
Pour une alternative sur le littoral méditerranéen
- Faire de la prévention des risques d’inondation une priorité en envisageant le problème globalement. Se limiter au recalibrage des berges accroît la capacité du lit majeur, ce qui augmente les risques en aval. Urbaniser sans tenir compte du ruissellement est catastrophique. Avec l’élévation prévue du niveau de la mer et les changements climatiques annoncés, c’est une nécessité évidente.
- La qualité de l’eau des étangs et de la mer, l’entretien des étangs et des échanges hydrauliques entre ces zones humides, et avec la mer participent à cette lutte tout en ayant une grande importance pour la faune et la flore.
- La protection de la zone des trois milles marins, écloserie naturelle de la mer et des étangs, est déterminante. Cela concerne les plaisanciers, le tourisme, les utilisateurs des étangs et tous ceux qui se préoccupent du développement durable.
- Une coordination méditerranéenne pour la survie des étangs et de la mer et la prévention des risques d’inondation devrait être créée afin de pouvoir élaborer une plateforme commune à propos des POS, PLU, SCOT, stations d’épuration émissaires, dégazages en mer, réglementation des navires, récifs artificiels, plans de protection…
- Une large rencontre entre les acteurs des pays méditerranéens devrait être organisée tous les 2 ou 3 ans afin de dégager des axes d’action communs.
- Des liens devront être faits avec la Commission européenne, l’arc latin, le comité des régions d’Europe… pour que ces entités incorporent ces axes d’action dans leurs programmes…