La projection du film « Deadly catch » au petit festival méditerranéen de « Pêcheurs du monde » en janvier dernier a suscité un vif débat. Peu connus ces énormes bateaux européens chinois, russes… qui viennent racler les fonds, « presqu’au bord des côtes africaines », réduisant à la misère les populations côtières qui n’ont que cette ressource marine pour vivre. Et c’est bien une question de gouvernance des mers et des océans car le désengagement européen des accords de pêche négociés avec les dirigeants des pays tiers laisse parfois la place à d’autres flottilles qui pêchent sans contrôle et sans compensation pour les populations lésées. Lucien Biolatto de Slow Food fait remarquer qu’il est de la responsabilité du consommateur de se renseigner sur la provenance des poissons qu’il achète, ou qu’il commande au restaurateur. Quant au boycott des espèces, il n’a de sens que pour la pêche industrielle, la pêche artisanale ayant un impact très limité sur les stocks et une rentabilité fondée sur la diversité des espèces présentes sur un territoire. Moralité : mangez, sans retenue, du thon, de la raie, du sabre et de l’anguille quand ils sont pêchés par les artisans !
Pour écouter une partie des débats, enregistrement et montage de Pascale Marcaggi : Débat Prise Mortelle – L’Encre de Mer
Pour en savoir plus sur les enjeux des Accords de pêche, cf. CAPE (Coordination sur les apports de pêche), une petite association bruxelloise qui travaille directement avec les communautés de pêcheurs des différents pays.
Deadly Catch d’EJF (Environment Justice Foundation) (15mn, 2009), des témoignages émouvants sur l’impact de la pêche illégale au Sierra Leone : filets détruits, pêcheurs noyés ou blessés, ressources pillées au plus près des plages. Cette pêche illégale condamne des milliers de pêcheurs et leurs familles à la misère et à l’émigration