« Devant la situation catastrophique des entreprises de pêche petit-métier de Méditerranée française et devant l’absence de volonté et de propositions concrètes de la part de l’Etat, les pêcheurs professionnels du SPMLR (Syndicat Professionnel des Pêcheurs Petits Métiers du Languedoc Roussillon) ne peuvent plus accepter l’application de règles de gestion et de protection qui les condamnent. Ces mesures sont en outre en totale contradiction avec les discours politiques nationaux, européens sur la durabilité et la sélectivité et remettent en cause l’avenir même de nos entreprises.
Pour toutes ces raisons et par nécessité socio-économique, le SPMLR a décidé d’engager un processus de désobéissance sur ces deux pêcheries particulièrement importantes et symboliques pour le petit métier.
L’information a été diffusée ce jour aux plus hautes instances responsables de l’UE (Commission DG MARE) et de l’ICCAT (organisation régionale en charge de la gestion du thon rouge).
Plus de détails sur le site du SPMLR
Il est clair que cette décision est le fruit d’un échec des efforts conduits depuis près de 2 ans auprès de l’Etat, de l’administration et de certains professionnels. Se mettre dans l’illégalité ne ravi pas les pêcheurs que nous sommes car nous savons ce n’est pas une solution à long terme, mais les blocages sont tellement forts que c’est la dernière possibilité qui nous reste. On ne souhaite pas en arriver là et espérons toujours que la situation évoluera dans les prochains mois. En revanche, si tel n’est pas le cas, nous sommes sont déterminés à y aller (selon différents modalités), sans aucun état d’âme et en conscience… »
« Gérer et protéger la ressource c’est bien, mais pas au détriment des pêcheurs les plus nombreux et les plus durables. Depuis plus de deux ans, le Syndicat des Petits-Métiers du Languedoc-Roussillon (SPMLR) travaille sur ces deux dossiers particulièrement importants et symboliques pour la pêche au petit métier en Méditerranée française.
– Sur le thon rouge, la fin du pay-back en 2012(1) devait se traduire en 2013 par une correction des déséquilibres dans la répartition du quota français, détenu à 96% par l’industrie (9 thoniers senneurs actifs). Mais, le ministère en charge des pêches et son administration ont fait le choix de la continuité en confortant le « système ‘ en place depuis des décennies : pêche industrielle lointaine à destination des marchés asiatiques, concentration économique, privatisation des droits de pêche (rente et spéculation), opacité de la gestion abandonnée aux tractations et jeux de pouvoirs des acteurs les plus puissants et influents, etc. En 2013, malgré une augmentation du quota attribué à la pêche petit métier(2) et le retour des populations de poissons(3), le nombre de permis (AEP4) reste quasi-identique. En outre, de nouvelles conditions de délivrance (inexistantes à ce jour) excluent 95% des petits métiers de l’accès à cette pêcherie dans leur propre catégorie !! Pourtant, les solutions juridiques existent et permettraient un partage plus équitable au profit des techniques artisanales (hameçon) unanimement reconnues comme les plus sélectives et les plus durables (y compris dans les discours politiques et scientifiques)
– Sur l’anguille, de nombreux efforts ont été engagés en 2011 et 2012 par l’ensemble des instances professionnelles représentatives. Ces mesures qui avaient pour but d’éviter de nouvelles fermetures de pêche (plusieurs mois déjà interdits et non compensés) semblent vaines depuis qu’une période supplémentaire de fermeture d’un mois doit s’imposer dès 2013. Cette décision n’était pas prévue dans le plan de gestion, elle n’a fait l’objet d’aucune annonce préalable, ni concertation auprès des pêcheurs. Les décideurs continuent à taper sur les pêcheurs, par commodité, en évitant de s’attaquer aux autres facteurs de mortalité de l’anguille pourtant bien connus mais plus complexes à régler.
Les petits métiers du SPMLR (400 adhérents) ne veulent plus subir ces décisions inacceptables qui mettent en péril l’avenir de leurs entreprises (80% des pêcheurs en Languedoc Roussillon). Dès 2013, ils iront donc pêcher sans droits, ni quotas et hors périodes d’ouvertures. Leur décision d’entrer dans l’illégalité n’est ni une fin en soi, ni un acte de bravoure, mais l’ultime solution face à des règles et des politiques de gestion qui visent à les balayer.
Pour plus de détails, le SPMLR invite tous les journalistes et les médias intéressés à le contacter (voir ci-dessous) ainsi qu’à participer à la conférence de presse qui aura lieu à Valras-Plage (Hérault – 34 350) le samedi 26 janvier 2013 à 18h15 au Palais de la Mer, au terme de son assemblée générale annuelle.«
Pour télécharger le communiqué : Communiqué de presse AG – SPMLR-1
Pour télécharger la lettre au Président de la République : Président Rep. thon rouge 25 déc. – SPMLR-1
———————————————–
(1) Remboursement des dépassements de quotas imputés aux thoniers-senneurs industriels et dont les conséquences ont été « payées ‘ par l’ensemble des segments de la filière (2) 135%, soit 230 tonnes pour la Méditerranée sur les 2400 tonnes du quota national 2013 (3) Voir les suivis IFREMER et divers articles des presse :– Midi Libre
– Aquablog (4) Autorisation européenne de pêche : droit annuel et personnel de pêche (homme/navire) délivré par l’Etat et obligatoire pour pouvoir capturer le thon rouge. ————————————————————————-