A propos de l’article de ce jour sur Sud-ouest concernant le rapport « Blue charity business » du Collectif Pêche et Développement et les commentaires qui s’ensuivent.
Le débat, me semble t-il, ne porte pas tant sur l’impact des pêcheurs sur l’environnement et sur la meilleure gestion environnementale possible mais sur un choix citoyen : Acceptons-nous qu’un bien collectif qui a toujours été du domaine des biens publics soit privatisé ? Le métier de pêcheur sera t-il réservé, demain, aux capitalistes qui auront les moyens d’acheter des droits privatifs sur les ressources de la mer ? Ces ressources doivent-elles être réservées à quelques grands armements ou doivent-elles permettre à un grand nombre de pêcheurs artisans de vivre de leur métier, en gérant collectivement les ressources marines ? La France, mais aussi bon nombre de pays européens, voire mondiaux, ont la chance d’avoir des flottilles de pêche qui sont restées très artisanales, et dont les profils varient en fonction de l’étendue des plateaux continentaux et de la morphologie de leurs littoraux. Faut-il déstructurer ce secteur qui a permis dans l’histoire à de nombreuses familles d’en vivre et à des populations immigrées de s’intégrer ? Faut-il que la moindre ressource sur cette planète soit accaparée par de grands intérêts privatifs ?
Quant au fait que de grands intérêts privatifs gèreraient mieux des ressources naturelles qu’une collectivité d’artisans, cela n’est pas démontré, tant au niveau de la dynamique industrielle et productiviste, indifférente aux territoires (physiques, sociaux, économiques) qu’à celui de l’observation des faits et des pratiques.
– Reste à développer, affiner les gestions collectives avec les communautés de pêcheurs, les environnementalistes, les scientifiques et les usagers de la mer…