étonnante que cette description de la lecture par Alfred Tomatis. L’œil décrypte les signes quand l’oreille interne les associe à des sons qu’elle agence. Ainsi lit-on par les oreilles ! Des multiples décalages dans ces opérations de décodages visuels et sonores – l’élision de mots (l’œil va trop vite), l’inversion (l’oreille peine à associer certaines sonorités et oblige l’œil à revenir en arrière), etc. – surgissent différents symptômes de la dyslexie. Car finalement que sont les lettres si ce n’est des sons, des fréquences d’ondes ? « Sans les sons, l’écrit resterait lettre morte ». Agencés dans le langage, ces sons suivent une amplitude, un rythme spécifiques tel un chant, une musique qui fluctue d’une langue à une autre, limitant plus ou moins notre champs auditif et notre faculté à « entendre » les autres langues.
Sens premier que le son qui s’incarne au plus tôt in-utéro, il inonde le corps et pénètre au plus profond des cellules. « Le son ne se contente pas de rebondir sur le tympan ou de rester accroché à l’oreille comme une boucle… La coulée verbale s’étale de manière privilégiée sur le visage, le thorax, le ventre, les paumes de la main, la face intérieure des membres inférieurs ou la plante des pieds, les parties exposées du corps en raison de sa verticalité… L’oreille, régulateur de l’équilibre (…) ouvre la verticalité afin de renforcer l’efficacité de sa fonction majeure : l’écoute… Le corps est immergé dans un monde de sons. En permanence. Nécessaire à sa survie, le bain acoustique apporte énergie et informations… Chacun atteint une zone précise, un organe, un membre. Nous sommes comme une torche vibrante, un micro ultra-sensible…«