En pointillés mêlant les bleus, verts
ou parme de la palette,
irisée dans les jaune-rouge du soleil couchant,
d’un bleu soutenu qui rappelle la profondeur des grands lacs de montagne, vaguement encadrés de reliefs et de verdure,
mouvante sous les assauts du mistral qui fait vibrer l’air, le ciel, les collines
et les ramures des pins,
ligne d’horizon d’où se détache
la grandeur des arbres,
habitée parfois de voiliers épars,
voie d’entrée multicolore sur Marseille où glissent de majestueuses tartanes,
pièce turquoise d’une grande tapisserie sise entre le jaune céleste et l’ocre terrestre,
parsemée d’écumes et de vagues,
décor qui, par le cadre d’une fenêtre ouverte, s’invite en la maison,
pièce portuaire inerte ou agitée par les risées,
masse sombre inquiétante,
jeu riant de miroirs et de lignes où s’égayent de blanches voiles
la mer est bien présente dans l’exposition «Le grand atelier du midi, de Van Gogh à Bonnard ‘ au Palais Lonchamp de Marseille. La pêche, elle, est peu visible, quelques rares embarcations, parfois une silhouette… Même la halle aux poissons de Dufy n’exhibe aucun poisson, l’on devine de dos quelques poissonnières, peut-être ont-elles effrayé le peintre ! Mais la lumière tamisée des hautes persiennes rappelle à ceux qui l’ont connu l’ambiance particulière de ce haut-lieu marseillais.
Quand par la fenêtre du train, j’ai levé les yeux sur la mer au loin, la douceur des collines sous les rayons tendres de cette fin d’après-midi, il m’a semblé voir les peintures de Valtat, Renoir ou Monet. L’impression qu’ils avaient rendue dans leurs œuvres avait pris le pas sur mes paysages familiers. C’est cela que j’aime dans la peinture, sentir au-delà du talent le regard personnel de l’artiste et, de ce point de vue, ceux qui m’ont émue particulièrement, en cette journée automnale, se nomment : Derain, Dufy, Bonnard, Matisse, Van Gogh Une riche collection que vous pouvez encore découvrir jusqu’au 13 octobre.