Quelques extraits de cette vidéo avec notamment un passage très intéressant sur la nécessité d’extraire le bien commun du champ de la spéculation :
« … L’être humain a besoin de passer par des impasses pour mieux comprendre… Nous allons vers un chaos généralisé car tous les pays émergeant veulent vivre de façon moderne. Où va t-on prendre les ressources ? C’est totalement irréaliste…
Il faut repenser la vie sur un mode sobre et puissant, je crois à la puissance de la sobriété, pas à la puissance de la complexité avec des banques qui explosent… La vraie puissance est dans la capacité d’une communauté humaine à se contenter de peu mais à produire de la joie….
La société est structurée sur un schéma de démesure humaine… Dans un supermarché, on sait pas d’où viennent les chaussures, les habits… C’est une virtualisation du système… Quand il y a des artisans, tout le monde gagne sa vie, ça donne de la sensibilité humaine aux choses… On est devenu des pousseurs de caddy ! Nos structures éducatives occultent les fondements de la vie pour fabriquer au plus vite un petit consommateur-producteur pour le futur… L’écologie est minorée par ignorance. On peut tout acheter sauf la joie, c’est d’une autre nature que la matière. C’est dans la simplicité que je ressens la joie !
La civilisation moderne est la plus fragile de toute l’humanité… Le progrès, pour quoi faire ? Qu’est-ce que vivre ? Si vivre, c’est s’agiter, consommer, cela n’a aucun intérêt. Si on éduque tout petit au contentement et non à l’avidité permanente… Nous sommes une civilisation du manque chronique permanent, sans cesse ressassé… Du bahut à la caserne, à la boîte, en attendant la dernière boîte… Pendant ce temps-là , les oiseaux chantent…
S’il faut besogner toute sa vie pour que les poubelles débordent, cela n’a aucun sens. Nous somme une planète psychiatrique….
Nous n’avons qu’une seule planète, magnifique… Si nous étions intelligents, nous prendrions soin de tout ça et jubilerions de tout ça. Même dans les pays prospères, y a une misère terrifiante… Le bien le plus précieux, c’est la vie et non les diamants et les fanfreluches…
A l’extrême, un petit groupe possèdera la planète et l’enfant qui arrivera devra payer le droit d’exister. C’est d’une laideur infinie… L’argent ne doit pas donner le droit sur tout et c’est à la politique de réguler… Il y a aujourd’hui un acharnement thérapeutique sur un modèle moribond…. L’humain et la nature doivent être au coeur et non l’argent. Le lucre est dominant et rend l’humanité folle. L’argent (comme monnaie d’échange) doit réguler le bien-être et non la richesse.
Le bien commun est indispensable à la survie de toutes les générations : terre, eau, semences… Toutes ces choses vitales devraient être soustraites à la spéculation. Aujourd’hui, on achète le bien des générations futures. Ceux qui ont de l’argent font un hold-up légalisé sur le bien de tous, un vol illicite mais normalisé par la règle du jeu : « Si vous avez de l’argent, vous êtes puissant »… C’est un modèle, un nouveau paradigme, une nouvelle idéologie générée par l’Europe qui en est la première victime… Au 16, 17ème siècle, l’Europe était un ensemble de provinces avec des nourritures, des architectures… très diverses (…) car l’être humain prenait les ressources là où elles étaient pour les transformer, grâce à son génie. Tout a été nivelé… Notre modèle est niveleur… de standardisation… Cette idéologie a été diffusée partout par la colonisation… la barbarie, et on met de la peinture « démocratie » par dessus.
Il faut être conscient que l’on va vers l’impasse, il faut aller vers autre chose. Ce que fait la société civile. J’ai écrit « éloge des génies créateurs de la société civile ». Partout, des gens essaient de faire autrement, c’est le laboratoire où s’élabore le futur. Un Etat intelligent devrait encourager ça… »