Le cuisinier est devenu le bras armé de l’industrie agro-alimentaire quelle que soit le type de cuisine.
Cette industrie invite le professionnel depuis la formation initiale jusqu’à la pratique commerciale à se couper des réalités alimentaires, agricoles et culturelles en lui fournissant du clé en main qui ne nécessite plus de compétences induite par un métier.
Ce sont les Cuisiniers Hors Sol !
Comme les artisans semenciers, c’est le métier de cuisinier qui est en question dans cette campagne en tant qu’acteur accompagnateur des artisans semenciers dans leur revendication. Les semences de variété population permettent au cuisinier un retour au lien professionnel avec le producteur de la terre, c’est aussi un fondamental du cuisinier que d’interroger le goà’t et la qualité alimentaire à travers ses compétences.
Ce lien entre les deux métiers permet de définir une autre approche d’un territoire, d’une histoire, d’une culture et de les rendre contemporain sans passer par la médiatisation du roman personnel des uns et des autres. L’artisan semencier et le cuisinier recréent ensemble des pratiques professionnelles structurantes à travers leurs travaux de recherches et qui aboutissent à de nouveaux enseignements.
Le nouveau métier de cuisinier prend en compte les mêmes préoccupations que l’artisan semencier: la biodiversité, le mode de production alimentaire, les changements de pratiques, la relation alimentation/climat, la valorisation des collaborateurs, la rémunération du métier, la formation initiale et continue, l’évolution des territoires et enfin la reconnaissance du statut de Cuisinier du vivant au sein d’une interprofession.
Xavier Hamon, coordinateur de l’Alliance, 25 aoà’t 2017
Pour en savoir plus :
Alliance Slow Food des cuisiniers
Campagne intéressante sur les semences paysannes qui, contrairement aux semences hybrides F1 que tentent d’imposer 3 multinationales à la planète, sont diverses, multiples, issues de populations qui se régénèrent, s’adaptent aux terroirs, aux pratiques culturales, au changement climatique… Nombreuses d’entre elles sont goà’teuses, nutritives quand leurs pauvres congénères F1 non reproductibles (à l’identique) et sélectionnées pour des questions de marché (résistance au choc, couleur, forme..) ne tiennent pas compte de la saveur ou des composants qui nous gardent en bonne santé. (Des études scientifiques montrent que ces dernières sont appauvries en licopène, vitamine C, polyphénol…). Avec les semences paysannes, c’est l’autonomie, l’autosuffisance alimentaire, la non dépendance à l’arsenal chimique et aux multinationales, c’est encore la sauvegarde de notre biodiversité, et le moyen de nous préparer aux futurs changements climatiques… N’hésitez plus ! Que vous ayez un jardin ou un balcon, refaites vos semences. Découvrez ces espèces plus ou moins anciennes, aux noms poétiques, qui sont le résultat des infinies associations « d’un homme, un terroir et une plante ».
Parlant de l’opération marketing Carrefour sur « le marché interdit » (autour de 3 variétés) Xavier Hamon, Président de l’Alliance Slow Food des cuisiniers précise : « Toutes les variétés de populations semencières, c’est notre biodiversité, notre avenir alimentaire, on ne « joue » pas avec, car il faut des hommes pour les produire, les sélectionner, des territoires pour les adapter, les adapter au changement climatiques, les adapter au fait qu’il faut dé-carboner notre alimentation avec beaucoup plus de légumes et de légumineuses, et tout cela repose sur un métier d’artisan-semencier… »
Complément d’info : Les semences hybrides F1 résultent de sélection de lignées parentales. Elle diffèrent des OGM qui résultent d’un bouleversement du patrimoine génétique avec introduction d’un nouveau gène. Elles composent 80% des semences de l’agriculture biologique…