Mesdames et Messieurs,
Je veux tout d’abord vous souhaiter à toutes et tous la bienvenue au siège de l’université d’Aix-Marseille Université pour cette séance inaugurale « Marseille, Creuset scientifique et technique de la Plongée ‘ dans le cadre de la grande fête de la plongée et de l’exploration sous-marine et vous dire tout notre plaisir de vous accueillir.
Mais plus qu’un plaisir (pour Aix-Marseille Université) de vous accueillir, c’était une réelle volonté et même évidence parce que notre territoire et tout particulièrement Marseille a joué durant un demi-siècle un rôle capital et déterminant sur le plan international, dans le développement des techniques modernes à partir de l’après-guerre, rôle qui s’explique par la présence de divers atouts et, parmi eux, une communauté scientifique puissante, spécialement dans le secteur des sciences de la santé.
La connaissance du monde subaquatique constitue un domaine passionnant tant sur le plan scientifique, qu’environnemental, économique ou encore de loisirs.
Face à un florilège de mystères à percer, l’homme, à travers les âges (et surtout dans ces deux derniers siècles), a cherché des solutions sans cesse innovantes pour se promouvoir dans le monde aquatique. Et parmi celles-ci, la plongée en scaphandre autonome.
Alors, vous vous doutez que je ne suis pas là ce soir pour retracer l’historique de la plongée sous-marine et je sais d’ailleurs que les éminentes personnalités présentes le feront dans quelques instants mais simplement en président d’université désireux de rappeler avec force l’apport de la science au service de la plongée à l’occasion de cette Grande fête de la plongée et de l’exploration sous-marine.
Aujourd’hui encore, (malgré les solutions les plus innovantes), on n’imagine pas un plongeur ne maîtrisant pas un minimum de connaissances empruntées à diverses sciences. Physiologie et physique bien sà’r, mais aussi optique, acoustique et mécanique font partie des domaines parcourus par celui qui veut devenir plongeur autonome. Mais le lien est réversible et la plongée peut aussi être perçue et utilisée comme un outil pour la science et la pratique. D’où l’importance, la nécessité d’être dans une démarche d‘ouverture et d’échanges réciproques !
C’est en tout cas dans cette démarche que notre université entend travailler en abolissant les frontières : – les frontières physiques en s’ouvrant sur le monde avec des coopérations universitaires internationales, – les frontières disciplinaires en prenant le parti de l’interdisciplinarité, – les frontières sectorielles en multipliant les accords avec les acteurs socio-économiques.
AMU est une université de rang mondial s’appuyant sur une identité forte, celle d’une université ancrée dans l’espace euro-méditerranéen et ouverte sur le monde.
Avec 111 structures de recherche, 18 facultés-écoles-et instituts, dans tous les champs de la connaissance, notre université a pris le parti de l’interdisciplinarité pour la raison évidente que tous les grands enjeux et défis sociétaux auxquels nous devons faire face sont au confluent de questions sociales, environnementales, sanitaires, éthiques, qui nécessitent à l’évidence des collaborations pour être résolues.
Cette volonté d’interdisciplinarité a permis à notre université d’être labellisée « Initiative d’Excellence » par un jury international aux cotés de trois universités françaises (Bordeaux, Strasbourg et récemment Paris-Sorbonne) ou encore d’être lauréate de plusieurs projets innovants dans le cadre des programmes d’investissement d’avenir dont le Labex Ot-Med.
Mais plus que la recherche des succès, ce souci d’interdisciplinarité répond bel et bien à notre volonté de fournir des éléments pour éclairer nos analyses et répondre aux grands enjeux et défis sociétaux. Car c’est NOTRE responsabilité.
L’université n’est pas, ou du moins n’est plus, un univers hermétique, recroquevillé sur lui « même, au contraire c’est un espace au cœur de la société, en prise directe avec son écosystème qui doit œuvrer à son développement, au développement de ses enjeux. Car sans la science, les connaissances ne se dévoilent pas. Sans la science, les découvertes et les innovations n’existent pas. Sans la science, le devenir de l’humanité n’est pas.
Et dans cet univers subaquatique, AMU est très impliquée avec des compétences exceptionnelles :
– l’Observatoire des Sciences de l’Univers, l’Institut PYTHEAS qui regroupe cinq laboratoires d’excellence en sciences de l’Observation, en écologie, en Géoscience, en Environnement et en Océanographie dont l’Institut méditerranéen d’Océanologie et l’institut méditerranéen de biodiversité et d’Ecologie Marine et continentale.
– des équipements scientifiques exceptionnels sur l’exploration des fonds marins avec OCEANOMED un pôle, dédié à la formation et à la recherche en matière d’océanologie doté de plateformes de pointe: plateau technique hyperbare, plateforme de cytométrie pour la microbiologie, service Atmosphère-Mer (SAM).
L’observatoire compte également un service plongée qui est en charge de toutes les activités nécessitant l’intervention de l’homme sous la mer pour la recherche et l’enseignement au niveau de l’institut. Les travaux réalisés (en plongée) consistent notamment au prélèvement d’organismes marins, sédiments, roches, installation et entretien de matériels scientifiques tels que les capteurs, enregistreurs, pièges à particules, à la réalisation de photographies sous-marines à des fins de suivi, de documentation ou de mesure ou encore à la réalisation de manipulations in situ : marquage, incubations et le suivi de transects.
En matière de formation je peux également citer la faculté de Médecine qui a été de tout temps fortement impliqué dans cette discipline. Elle propose aujourd’hui entre autres :
– le Diplôme d’Etudes Supérieures Universitaires « Médecine hyperbare et médecine de plongée ‘
– le Certificat d’Etudes Supérieures Universitaires « Aptitude et soutien sanitaire à la médecine de Plongée ‘.
– ou encore le Master MoMarch, qui forme, des spécialistes internationaux de l’archéologie des milieux immergés et des phénomènes d’aménagements anthropiques de l’interface terre/mer, des périodes protohistoriques. Ce master labellisé Académie d’excellence par notre Fondation universitaire A*MIDEX est fondé sur la mise en synergie des compétences scientifiques, des méthodes et des moyens d’Aix-Marseille Université et du Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (Ministère chargé de la Culture). Il s’appuie en effet sur les savoir-faire élaborés au cours des 50 dernières années au sein des institutions pionnières d’Aix et de Marseille. Cette synergie institutionnelle permet d’offrir une formation pluridisciplinaire de haut niveau, tant théorique que pratique, destinée aux futurs cadres et aux opérateurs de la recherche et de la protection du patrimoine archéologique maritime en France comme à l’étranger.
Enfin, dans un tout autre registre, cette fois plus ludique mais ô combien importante pour notre université ; la politique associative avec la plongée qui est proposée aux étudiants et personnels de l’université pour la première fois cette année. Car c’est aussi ça l’université, favoriser le bien vivre-ensemble, la cohésion sociale.
Mesdames et Messieurs, l’aventure scientifique est une histoire sans fin mais indispensable au développement de nos sociétés. Ainsi, avec toutes les ambitions que porte cette belle fête, je ne peux que vous inviter, nous inviter, à continuer à développer et apporter la connaissance auprès de tous.
Je réitère mes sincèrement remerciements pour avoir fait le choix d’ouvrir ces rencontres au sein de notre siège, nous y sommes très sensibles et je veux vous dire une nouvelle fois à quel point vous êtes les bienvenus.
Belle fête à toutes et tous.
Allocution de Yvon Berland, Président de l’Université d’Aix-Marseille