Une polémique a pris corps autour d’une récente étude japonaise selon laquelle les petits rorquals maigrissent, les défenseurs des baleines y voyant un moyen détourné de justifier la chasse aux cétacés, pourtant interdite.
Pour l’organisation écologiste Greenpeace, l’Institut de recherche sur les cétacés, auteur de l’étude, cherche d’abord à motiver l’existence de campagnes baleinières à but « scientifique », car ce type de pêche mené par le Japon est toléré par la Commission baleinière internationale (CBI), qui proscrit la chasse commerciale.
Greenpeace a dénoncé le mode opératoire de ces chercheurs qui ont notamment autopsié les corps de 4.500 petits rorquals abattus par les pêcheurs japonais.
« Il n’est pas nécessaire de tuer des baleines pour les étudier. La pêche +scientifique+ n’est qu’une pêche commerciale qui ne dit pas son nom », a affirmé John Hocevar, océanographe à Greenpeace.
Selon Greenpeace, des méthodes plus modernes peuvent permettre de comptabiliser les baleines et mesurer leur épaisseur de graisse sans les tuer.
L’enquête publiée cet été indique que les petits rorquals de l’Antarctique, aussi appelés baleines de Minke, voient peu à peu fondre la couche de graisse qui les protège du froid. Ces cétacés ont en moyenne perdu 9% de graisse en 18 ans, soit 17 kilogrammes de moins chaque année, en raison d’une pénurie de krills, ces minuscules crustacés dont les rorquals se nourrissent.
La diminution des krills est due au réchauffement climatique, mais aussi au fait qu’ils font également le délice des baleines à bosse et d’autres cétacés prédateurs, selon l’étude de l’Institut, soutenu par les pouvoirs publics japonais et partie prenante des campagnes baleinières nippones.
Pour Greenpeace, les auteurs de l’étude cherchent ainsi à justifier une reprise de la pêche à la baleine à bosse, dont le Japon avait prévu cet hiver d’en chasser 50 dans l’Antarctique. Mais il avait dà’ renoncer face à la levée de bouclier des défenseurs des cétacés, parmi lesquels le gouvernement australien.