A propos de l’élevage des moules dans l’Anse de Carteau : « On a eu les années folles, de 1982 jusqu’en 95. En 95, ça a chuté, on mettait des cordes en chaussettes de 30 kg, on récupérait des cordes de 15 kg. Au lieu de récupérer 3 fois comme avant, on récupérait la moitié et la moitié de mortes. On a fait venir les services vétérinaires, l’Ifremer, les scientifiques ils nous ont dit : « Elles ont un stress, y en a qui n’ont plus à manger et elles meurent ‘. Le taux de salinité était monté de 28 à 38. Ils nous ont dit : « A 40, la moule à Carteau y en a plus ‘. .Au plus il monte, au plus les eaux deviennent claires, et au plus les eaux sont claires, au plus elles sont pauvres. On était tombé à 1800 t, c’est là qu’on a tiré la sonnette d’alarme, aujourd’hui une table fait facilement 30 t, au lieu de 6 à 7 t, en faisant le même travail.
Les arbres sont tombés, ils ont bouché toutes les roubines faites par les anciens qui alimentaient Carteau en eau douce. Pour arriver à récupérer volontairement toutes les buses qui avaient été bouchées par les maisons et par les sentiers, j’ai fait mettre des vannes. J’ai fait faire des canaux pour aller jusqu’au Rhône (à peu près 20 km), c’est ce qui a coà’té cher. Toute la terre enlevée, je l’ai fait mettre ici pour qu’ils puissent nettoyer. Tout ce que vous voyez ici, des roseaux, ça vient de pousser. Regardez le courant qu’il y a ! L’arbre ici je l’ai pas fait enlever. On voulait tout faire pour pas que les travaux se voient. C’est nous la pêche qu’on a mis ça pour continuer à vivre. C’était pas à nous pêcheurs de payer ces travaux. Quand sur la route un arbre est tombé, c’est l’usager qui paie ?
C’est le Conservatoire du Littoral qui en bénéficie le premier. On a tellement fait un beau travail que ça a alimenté tout ce qui était sec ; depuis ils font le festival de l’oiseau, ils ont fait mettre des passerelles pour que les gens visitent, la chasse, y avait plus un canard car y avait plus d’eau… Donc on a fait renaître la vie. Et au départ, c’est nous qui avons fait tous ces emprunts pour un coà’t de 450.000€ subventionné à 80%, nous avons été les maîtres d’œuvre
A la coopérative, je fais des économies, j’ai un fond de roulement, ça nous permet d’emprunter pour ces aménagements, ou pour restaurer nos tables. Et si un jour un bateau arrive avec une catastrophe, si un pétrolier se casse, on a le temps de voir venir quand même. Il faut toujours laisser le temps au temps
Albert Castejon Président de la Coopérative Coopaport