Du poisson en symbiose avec le riz donne la rizi-pisciculture

Du poisson en symbiose avec le riz donne la rizi-pisciculture
Dans la semaine du développement durable, il est important de consacrer un moment à  des productions halieutiques qui ont prouvé leur pérennité et qui sont parmi les productions aquatiques les plus importantes dans le monde. La rizi-pisciculture fait partie des techniques aquacoles dont les revues scientifiques ne parlent jamais, mais qui ont une importance considérable sur la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres. Malgré la production importante de poissons dans les rizières asiatiques, rare sont les analyses aquacoles qui mentionnent cette technique séculaire associant poisson et riz. Peut-être est-elle trop rudimentaire pour faire l’objet d’un article scientifique !

NACA vient de publier un article sur la rizi-pisciculture au Bangladesh qui montre que cette technique millénaire est en voie de rationnalisation afin de permettre de surmonter des problèmes notamment liés à  l’intensification agricole comme l’utilisation de pesticides qui ne font pas « bon ménage ‘ avec les poissons.

Le Bangladesh est l’un des pays les plus pauvres et les plus densément peuplés au monde. Plus de 140 millions de personnes vivent sur un territoire de 144 000 km 2 où le riz et le poisson sont les aliments de base. Les Bengalis sont communément dénommés « Macche-Bhate Bangali ‘ ou « Bengali fait de poisson et de riz. ‘

Le riz et le poisson font partie intégrante de l’existence des populations du Bangladesh depuis des temps immémoriaux. La culture du riz est le moyen de subsistance le plus important pour une grande majorité de ruraux très pauvres. La production annuelle de riz est estimée à  26,53 millions de tonnes, pour une production de poisson de 2,32 millions de tonnes. La demande de riz et de poisson est en augmentation constante, avec la croissance de la population de plus de trois millions de personnes chaque année. Toutefois, les terres disponibles pour le riz et l’élevage de poissons ne sont pas extensibles. La pisciculture dans les rizières offre une solution à  ce problème, en contribuant à  la production alimentaire et à  la création de revenus.

Sur les quelques 10 millions d’hectares de rizières au Bangladesh, près de 3 millions sont irrigués pendant quatre à  six mois de l’année. Ces champs de riz inondés peuvent jouer un rôle important dans l’augmentation de la production piscicole par l’intégration de l’aquaculture. Il y a plusieurs effets positifs de l’élevage de poissons sur les récoltes de riz. La production intégrée « riz-poisson ‘ peut optimiser l’utilisation des ressources par le biais de la complémentarité entre l’utilisation des terres et des eaux ; elle améliore la diversification, l’intensification, la productivité et la durabilité. La rizi-pisciculture est également considérée comme une approche importante de lutte contre les ravageurs.

Actuellement, l’élevage de poissons dans les rizières reste plutôt marginal au Bangladesh alors que traditionnellement les poissons sauvages étaient produits dans les champs de riz. Mais, la révolution verte de l’agriculture est passée entretemps, et les techniques modernes sont devenues une contrainte pour le développement de la rizi-pisciculture, notamment avec l’introduction de variétés de riz à  haut rendement et l’utilisation de pesticides pour lutter contre les ravageurs.

L’adoption de techniques importées des pays comme la Chine, les Philippines, la Thaïlande ou le Vietnam où la rizi-pisciculture est très populaire, a permis de surmonter le problème des ravageurs tout en utilisant moins de pesticides qui sont nocifs aux poissons.
Philippe FAVRELIERE

Voir l’article complet dans NACA : Can rice-fish farming provide food security in Bangladesh ?

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