Après 1.400 milles parcourus, des avaries et du gros temps, l’expédition de la birème « Kybele », partie de Turquie pour rallier Marseille, a apporté diverses réponses aux archéologues sur la résistance de ce type d’embarcation et les techniques de navigation antiques…
La galère à deux rangées de dix rameurs, partie de Foça (Phocée) en Turquie le 7 juin avec un mois de retard, a transporté plus d’une vingtaine d’archéologues, marins ou étudiants…
L’expédition d’archéologie expérimentale (…) avait notamment pour but de comprendre si la colonisation phocéenne sur le pourtour méditerranéen s’est faite à l’aide de bateaux de guerre qui escortaient les gros navires de migration… « Nous sommes d’avis que ce n’est pas possible car pas assez résistant, et que par conséquent, ce sont les bateaux de commerce qui ont procédé à la colonisation »…
La coque étroite en bois mesure 19 m de long. L’éperon qui prolonge l’étrave, servait à endommager la coque des navires ennemis, et les rames à se rendre aussitôt sur les bateaux adverses.
La « Kybele » (…) devait initialement suivre la route des colons grecs qui, vers 600 avant Jésus Christ, fondèrent Massalia, Marseille. Mais face aux vents forts venant de face, ni les rameurs ni la voile -qui ne peut être utilisée que par vent arrière-, n’ont été très sollicités. La galère a donc été remorquée une grande partie du trajet.
« Nous avons constaté qu’en haute mer, (la birème, 24 tonnes) était très difficile à manoeuvrer. Quand nous avons eu un vent de force 6, le bateau a bien failli se rompre en son milieu »… mât endommagé, gouvernail cassé, voile à repriser, etc…
Les interrogations des archéologues portaient aussi sur les modes de ravitaillement en eau et nourriture de ce type d’embarcation et sur les techniques de navigation et les routes maritimes anciennes…