Bonne nouvelle pour le Chantier naval des Baux à  Sanary

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L’Encre de mer n° 12-13

Dans ce numéro :

Sommaire :

Récolte des palourdes en pays bigouden – Récit de mer : A marée basse dans l’estuaire de Pont L’Abbé (Sud Finistère)

La réussite d’une gestion de gisements classés : coques et palourdes

– Mobilisation pour sauver le Ster de Lesconil

La pêche : un enjeu territorial – Pêche finistérienne : attention fragile !

– Réorganisation des structures : partir des communautés de pêcheurs qui sont la base…

– Zoom sur le Collectif Pêche et Développement

– L’onde savoureuse : palourdes

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Les récifs coralliens toujours menacés de disparition en raison du changement climatique

Alors que s’ouvre l’Année internationale des récifs coralliens, l’UNESCO alerte de la disparition de ces récifs notamment dans les Caraïbes, en raison du changement climatique qui est responsable du blanchissement des coraux.
Près de 500 millions de personnes au niveau mondial dépendraient de récifs coralliens en bonne santé pour leur subsistance, la protection des côtes, les ressources renouvelables et le tourisme. Les récifs constituent des barrières naturelles protégeant les côtes des cyclones et des tsunamis comme l’avait démontré l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN), suite au tsunamis de l’Océan Indien de 2004. Environ 30 millions de personnes – parmi les plus pauvres du monde – dépendent entièrement des récifs pour leur nourriture, rappelle l’UNESCO.
la seule façon de maintenir du corail vivant dans les récifs du monde serait de contrôler le réchauffement en réduisant de manière draconienne les émissions de gaz à  effet de serre dans les 20 prochaines années et de gérer soigneusement les agressions directes comme la pollution, la pêche et les développements côtiers dommageables. Rappelons que le tourisme et les produits de la pêche liés aux récifs coralliens des Caraïbes génèrent chaque année un montant de 4,6 milliards de dollars…
Selon les estimations des scientifiques, la planète aurait déjà  perdu près de 30 % de ses récifs de coraux…
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La Commission adresse un nouvel avertissement à  la France concernant ses installations d’assainissement

Pour ne pas avoir respecté les dispositions de la directive relative aux traitements des eaux usées qui devaient être mises en place pour le 31 décembre 1998, la France vient de recevoir un dernier avertissement de la Commission européenne.

Irrigation, refroidissement, lavage les utilisations de l’eau par l’homme sont nombreuses et variées. Cependant, la plupart provoquent des pollutions que ce soit par des produits chimiques (pesticides, détergents) ou des matières organiques (excréments). L’assainissement de ces eaux avant leur retour dans le milieu naturel constitue donc une étape clef afin de préserver les conditions de vie dans les milieux aquatiques d’autant que ces eaux peuvent être ensuite utilisées pour la fabrication d’eau potable. Des réglementations ont donc été mises en place notamment à  l’échelon européen, afin d’assurer la collecte et un traitement efficace des eaux usées.
La directive européenne n°91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux résiduaires urbaines (ERU) impose notamment un traitement plus rigoureux du phosphore et de l’azote, des éléments susceptibles de nuire aux réserves d’eau douce et au milieu marin en favorisant la prolifération d’algues qui étouffent les autres formes de vie, un phénomène appelé «eutrophisation’. Elle oblige également chaque état membre à  délimiter des « zones sensibles ‘, autrement dit des parties de son territoire eutrophes ou qui présentent un risque d’eutrophisation. Les agglomérations européennes de plus de 10.000 équivalent habitant (EH) situées en zones sensibles devaient satisfaire à  cette Directive ERU fin 1998, celles de plus de 15.000 EH, hors zones sensibles, fin 2000 et celles de plus de 2.000 EH avant fin 2005. Or il semblerait que toutes les collectivités n’aient pas fait les aménagements nécessaires pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires.

Ce non-respect de la directive a conduit la cour européenne de justice à  prononcer plusieurs arrêts demandant à  la France de se mettre en conformité sous peine de se voir infliger une sanction pécuniaire actuellement estimée à  plusieurs centaines de millions d’euros. Malgré ce risque, la France ne semble pas avoir réglé la situation puisque la Commission européenne vient de transmettre un nouvel et dernier avertissement. Selon les derniers éléments fournis par la France il semblerait que certaines localités ne seront pas dotées d’équipements de traitement des eaux résiduaires avant 2011, soit sept ans après l’arrêt de la Cour et douze ans après le délai fixé par la directive. La Commission juge ce retard déplorable et demande instamment à  la France de construire, dans les plus brefs délais, des installations de traitement des eaux résiduaires dans toutes les localités concernées. Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l’environnement, a rappelé que les eaux urbaines résiduaires non traitées constituent un risque pour les citoyens européens et nuisent à  la qualité environnementale des rivières, des lacs et des eaux côtières d’Europe. J’engage donc la France à  agir au plus vite, faute de quoi la Commission envisagera de demander à  la Cour de lui infliger des amendes, a-t-il expliqué.

En septembre 2007, le gouvernement a présenté un plan d’action pour mettre en conformité les stations d’épuration. Ce plan a débuté par la mise en demeure de toutes les collectivités non-conformes, leur demandant la réalisation d’un planning d’investissement et d’études de faisabilité dans un délai d’un an. Le plan prévoit également la mise à  disposition des collectivités moyennes qui auront des difficultés liées à  l’augmentation du prix de l’eau, d’une enveloppe supplémentaire de 2 milliards d’euros sous forme de prêts bonifiés avec l’aide de la Caisse des Dépôts. En cas de non-respect de ces prérogatives, les communes verront les subventions des agences de l’eau réduites de moitié et les subventions de fonctionnement arrêtées et consignées.

F.ROUSSEL

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La FAO constate la disparition inquiétante des mangroves

A l’heure de la célébration du 37ème anniversaire de la signature de la Convention de Ramsar sur les zones humides, un récent rapport de la FAO intitulé  »Les mangroves du monde 1980-2005 » déplore la disparition croissante des mangroves.

Situées dans 124 régions littorales marines tropicales, la mangrove constitue non seulement une réserve essentielle en matières premières (bois, fourrage, plantes médicinales), en biodiversité et en habitats naturels, mais aussi une zone de protection humaine efficace contre l’érosion, les inondations ou encore les cyclones.

Dans ce contexte un récent rapport de l’Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) intitulé  »Les mangroves du monde 1980-2005 » s’inquiète de la disparition 3,6 millions d’hectare de mangroves, soit 20 % de la superficie mondiale totale en 28 ans et réclame des programmes de protection et de gestion plus efficaces et durables…

à€ termes, c’est toute la géographie naturelle des régions littorales et côtières qui risquerait d’être intrinsèquement modifiée !

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Rejets de poissons : le Parlement européen soutient les propositions de la Commission

A l’instar de la Commission en mars dernier, le Parlement européen a présenté un rapport afin d’endiguer le gaspillage de poissons.

D’après une étude de 2005 publiée par l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les rejets dans l’Atlantique Nord étaient estimés à  1.332.000 tonnes par an, soit 13 % du volume des prises. Pour la mer du Nord, l’estimation se situait dans une fourchette de 500.000 à  880.000 tonnes. Dans les eaux situées à  l’ouest de l’Irlande et de l’écosse, le volume des rejets était compris entre 31 et 90 % de celui des captures selon la flotte considérée, l’espèce cible et la profondeur. En Méditerranée et en mer Noire, les rejets s’établissaient à  18.000 tonnes, soit 4,9 % du volume des prises.

Les députés soutiennent ainsi la proposition de la Commission consistant à  procéder par étapes, pêcherie par pêcherie, en fonction d’objectifs précis, afin de déboucher à  terme sur l’élimination des rejets. Rappelons que la communication de la Commission prévoit la fixation de normes en matière de prises accessoires maximales acceptables. Des mesures d’accompagnement sont également envisagées : incitations pour une meilleure sélectivité de l’engin de pêche, fermeture de zones de pêche, obligation de changer de zone lorsqu’on y trouve des concentrations excessives de juvéniles, etc…

Selon le rapport, la démarche consisterait à  sélectionner un certain nombre de pêcheries pilotes en fonction du volume de leurs rejets ou en fonction de l’état de conservation de l’espèce considérée. Deux types de pêcheries pourraient être concernées : celles qui utilisent le chalut à  perche et celles qui capturent et rejettent le cabillaud. Les députés recommandent que, pendant la mise en œuvre de ces projets pilotes, d’autres pêcheries soient évaluées sous l’angle de leurs taux de rejet…

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Vers un deuxième parc éolien offshore français au large du Calvados

… La France prévoit de mettre en service 13.500 mégawatts (MW) d’éoliennes dont 1.000 MW en mer d’ici à  2010 et 17.000 MW d’ici à  2015 dont 4.000 MW en mer.

Un premier parc a été retenu (…) sur la Côte d’Albâtre… Techniquement, 21 éoliennes seront implantées tous les 600 mètres en 3 lignes parallèles distantes de 1,6 kilomètres et ancrées à  23 mètres de profondeur en moyenne.

Pour que ce projet d’éoliennes en mer soit définitif, il doit obtenir plusieurs autorisations administratives : une concernant la loi sur l’eau, une autre pour la concession d’utilisation du domaine public maritime et enfin le permis de construire. Ces autorisations sont délivrées à  la suite d’une étude d’impact et d’une enquête publique. Cette dernière (…) doit prendre fin le 29 février 2008 inclus. (…) Les pêcheurs locaux y voient une atteinte à  leur zone de pêche.

Projet en cours d’un parc de 50 éoliennes au large de Port-en-Bessin dans le Calvados, ces éoliennes seront espacées de 800 mètres les unes des autres mais le lieu précis de leur implantation n’a pas encore été décidé…. Pour cela, un groupe de travail composé de tous les acteurs et notamment des pêcheurs provenant des différents ports de la région a été mis en place… Etant donné l’espacement entre les éoliennes, certains modes de pêche tels que les casiers, les filets fixes ou les lignes pourraient être autorisés dans le parc. D’autres aspects, tel que l’enrochement et les récifs artificiels que la Compagnie se propose d’implanter au pied des éoliennes ont été plutôt bien perçus… Les gisements principaux de coquille Saint Jacques ont d’ores et déjà  été écartés, tout comme plusieurs zones bien connues où le chalutage est intense.

Pour compenser la perte d’activité que pourrait représenter l’implantation du parc, il est prévu que le promoteur paie une taxe de 30.000 euros par an et par éoliennes qui alimenterait un fond maritime géré par le département soit un total de 60 millions d’euros sur 20 ans pour les commu
Au final, le parc pourrait voir le jour en 2011.

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éléments de prospective sur la pêche et les cultures marines

Le monde de la pêche a connu ces deux dernières décennies des transformations profondes, au niveau des équipements, de la capture… Il en connaîtra d’autres. Nous voudrions ici, à  partir du cas méditerranéen, rechercher la logique de ces transformations, tenter d’anticiper et de comprendre les évolutions longues qui modèleront l’avenir de la pêche…

Sans doute l’Europe commence-t-elle à  admettre une certaine spécificité méditerranéenne mais la question essentielle n’est pas de reconnaître péniblement une spécificité mais de tracer un avenir, et non seulement pour la pêche méditerranéenne.

Pour notre part, notre réflexion a conduit à  une conclusion simple : le « modèle productiviste ‘ actuellement dominant est en train de céder la place à  un nouveau modèle riche d’avenir « où notamment la pêche artisanale ne tient plus une place résiduelle mais, dirions-nous par provocation, de leader » et qu’il conviendrait que l’action publique (spécialement européenne) mais également les acteurs collectifs privés et « civils ‘ de la pêche prennent la mesure de ce changement dans leurs réflexions stratégiques. Pour ces derniers, il s’agit en somme de ne pas subir une compétition de plus en plus mondialisée et, à  l’inverse, de participer pleinement à  la construction de l’avenir dans le cadre de la construction européenne…

Eléments de prospective de la pêche artisanale et des cultures marines – les leçons du cas méditerranéen

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Villes amphibies, îles artificielles

Si le réchauffement climatique prévu pour les prochaines décennies a bien lieu, les Pays-Bas seront triplement menacés. La montée des océans et la force accrue des tempêtes mettront à  rude épreuve le système de barrages et de polders qui maintient au sec le territoire national, déjà  en grande partie en dessous du niveau de la mer. En outre, la multiplication des périodes de fortes pluies en Europe provoquera des crues soudaines de la Meuse et du Rhin, qui traversent le pays. Enfin, les Pays-Bas sont de plus en plus bas : des provinces entières, dont le sous-sol est composé de tourbe, s’enfoncent inexorablement.

Plat pays

Plus de 16 millions d’habitants sur 41 528 km2, dont un quart situé en dessous du niveau des eaux, une côte battue par la mer du Nord à  l’estuaire de trois fleuves (Rhin, Escaut, Meuse) : les Pays-Bas ne seraient rien sans leurs ponts et leurs digues.

BARRAGE ANTI-TEMPàŠTE

Fleuron des travaux de génie hydraulique du plan Delta destiné à  lutter contre l’assaut des eaux, le Maeslantkering, immense barrage anti-tempête situé dans le Nieuwe Waterweg, près de Rotterdam, a été inauguré en 1997. Le 9 novembre 2007, pour la première fois de son histoire, ses portes se sont refermées pour lutter contre la violence des intempéries.

Comme ils ont su le faire dans le passé, les Néerlandais se mobilisent. Le puissant corps des ingénieurs en travaux publics reste fidèle à  la grande tradition de lutte systématique contre l’invasion de l’eau : il affirme qu’il suffira de rehausser les digues, de renforcer les barrages et les écluses, de multiplier les stations de pompage et de remblayer les dunes côtières, voire de les recouvrir d’asphalte.

Face à  cette école « classique », des équipes d’architectes, d’urbanistes, d’entrepreneurs et d’élus locaux tentent d’imaginer des solutions innovantes, en rupture avec la tradition : au lieu de mener une guerre sans fin contre l’eau, pourquoi ne pas réapprendre à  vivre un peu en harmonie avec elle ?

Les partisans de l’approche « naturelle » viennent de remporter une première victoire, avec le lancement d’un grand projet national, qui consistera à  élargir les lits de la Meuse et du Rhin en détruisant les digues pour les reconstruire plus loin, puis à  raser les talus et les bâtiments risquant de faire goulot d’étranglement en cas de crue. Le projet prévoit aussi la création de « rivières vertes », zones à  usages multiples qui, selon les périodes, seront tour à  tour des prairies, des marécages ou des lacs.

Dans les villes, la mise en œuvre de ces nouveaux principes entraînera des bouleversements encore plus spectaculaires, y compris dans les mentalités. L’un des principaux lieux d’expérimentation sera la splendide cité historique de Dordrecht, construite sur une île fluviale, au confluent de quatre cours d’eau et proche d’un estuaire dans lequel la mer s’engouffre à  marée haute. Depuis des années, la ville avait prévu de raser une friche industrielle proche du centre-ville pour créer un nouveau quartier d’habitations et d’activités. Pour tenir compte de la future montée des eaux, la municipalité et la commission des eaux (une instance puissante et respectée, élue au suffrage universel) ont modifié le plan initial et inventé un nouveau concept : le quartier amphibie, où l’eau pourra entrer et sortir sans trop perturber la vie des habitants.

Le pourtour du futur quartier sera surélevé grâce à  un large talus en arc de cercle, sur lequel on construira des bâtiments classiques. En revanche, le centre sera creusé et transformé en zone inondable capable de stocker l’eau en cas de crue. La grande nouveauté est que cette zone basse sera aussi habitée. Pour cela, la municipalité a demandé à  l’entreprise de BTP Dura Vermeer et au cabinet d’architectes britanniques Barker and Coutts de concevoir des maisons d’un genre nouveau. Certaines seront flottantes, construites sur des pontons en bois et en polystyrène enrobé de béton. D’autres seront « amphibies » : leurs pontons seront simplement posés sur le sol en période de basses eaux et se mettront à  flotter quand viendront les crues. Pour qu’elles ne partent pas à  la dérive, elles coulisseront autour d’un pilier central planté dans le sol. Il y aura aussi des maisons carrément « inondables » : le rez-de-chaussée sera construit et équipé en matériaux résistants à  l’eau et toute l’électricité sera installée près du plafond. De même, les rues et les trottoirs du quartier seront en fait des pontons flottants articulés. Les espaces publics seront parfois des parcs et des esplanades, parfois des lacs et des petits ports de plaisance.

Chris Zevenbergen, l’un des responsables de la société Dura Vermeer, semble très sà’r de lui : « Au début, on nous a pris pour des fous furieux, mais l’idée qu’un même lieu pouvait avoir plusieurs usages a été vite adoptée dans un petit pays surpeuplé comme le nôtre. Nous allons réapprendre aux architectes et aux ingénieurs hydrauliques à  travailler ensemble. Nous ferons appel à  des technologies éprouvées. Par exemple, nous savons déjà  faire des pontons légers et solides, qui restent stables dans les vagues. » Sa société a construit un lotissement pilote de cinquante maisons flottantes et amphibies, à  Maasbommel. Reste à  savoir si le grand public aura envie de s’installer dans ces quartiers aquatiques. Les premières études menées par des agents immobiliers sont très positives pour les maisons flottantes, mais le concept de maison inondable est plus difficile à  vendre.

D’autres experts militent pour que les Pays-Bas se lancent dans une nouvelle ère de grands travaux, par exemple pour surélever certains polders avec du sable venu du fond de la mer du Nord – une opération impensable dans le passé, mais désormais réalisable grâce à  la puissance des engins de terrassement et aux techniques de fertilisation des sols.

Adrian Geuze, célèbre architecte et urbaniste de Rotterdam, a conçu un projet encore plus ambitieux : la création, à  une trentaine de kilomètres au large des côtes de la Flandre et de la Hollande, de cinq îles artificielles longues et étroites. La plus grande pourrait atteindre 100 km de long. « C’est moins cher et moins difficile qu’il n’y paraît, affirme M. Geuze. D’ailleurs, nos entreprises sont en train de construire les îles artificielles de Dubaï. » La forme et la taille des îles seront calculées en tenant compte de milliers de facteurs naturels. Elles seront « dynamiques », c’est-à -dire que leur littoral évoluera sous l’influence des vents, des marées et des courants. Elles protégeront les régions côtières des tempêtes en brisant la force des vagues et permettront de stabiliser le littoral continental, en diminuant l’amplitude des marées et en limitant l’érosion. On pourra y faire pousser des forêts et des prairies, y installer des bases de loisirs et même un port industriel, pour soulager l’encombrement de Rotterdam. La vie pourra se développer, car les dunes artificielles retiendront les eaux de pluie et deviendront des nappes phréatiques.

Malgré ces projets futuristes, les Pays-Bas savent qu’ils doivent aussi se préparer au pire. En novembre 2008, le gouvernement organisera un exercice d’alerte d’envergure nationale, destiné à  tester l’efficacité des services publics et d’urgence en cas d’inondation catastrophique.
Yves Eudes (Dordrecht, envoyé spécial)

Article paru dans l’édition du 03.02.08.

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Le réchauffement de la planète entraîne une « désertification » croissante des océans

… En utilisant les images de l’instrument SeaWIFs (Sea-viewing Wide Field-of-view Sensor), en orbite depuis 1997, des océanographes menés par Jeffrey Polovina (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA) ont dressé la carte des grands déserts océaniques et, surtout, sont parvenus à  en déterminer l’évolution depuis une décennie.
Leurs travaux, à  paraître dans la revue Geophysical Research Letters (GRL), montrent une progression rapide de ces zones biologiquement peu actives. Depuis 1998, ces « déserts » ont gagné environ 6,6 millions de km2, soit douze fois la superficie de la France métropolitaine.
En mer comme sur les terres émergées, le désert est un espace privé de végétaux photosynthétiques… La superficie de ces zones augmente dans quatre bassins : Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud. L’Atlantique nord est le plus touché avec une croissance moyenne de ses déserts de 8,3 % par an…
Lorsque les couches supérieures de l’océan – celles qui bénéficient de la lumière du soleil – sont plus chaudes, elles tendent à  moins se mélanger aux eaux des profondeurs, qui sont froides. Or ce mélange est nécessaire à  la croissance du plancton végétal…
Les modèles simulant le réchauffement climatique prévoient une expansion des déserts océaniques « dix à  vingt fois moins rapide que ce que montrent les observations »…  Soit les modèles sous-estiment considérablement les effets du changement climatique sur la biologie marine ; soit une part du phénomène résulte d’autres facteurs.
La désertification des océans aura un impact sur les ressources halieutiques, mais aussi sur la capacité des océans à  absorber le dioxyde de carbone (CO2)…
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