Festival international de films sur la pêche à  Lorient – du 19 au 22 mars 2008

Soirée d’ouverture à  l’Espace Courbet le mercredi 19 mars à  20h30

Diffusion des films les 20, 21 et 22 mars

Remise des prix et soirée de clôture le samedi 22 mars à  18h

Egalement un programme pour les scolaires à  l’amphithéâtre du Lycée Dupuy de Lôme les 20 et 21 mars.

Programme du festival

Programme scolaire

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La pêche : un enjeu du développement régional maritime

Là  où la terre finit, il y a l’océan, la pêche, la lande, la côte sauvage Difficile d’imaginer ici une côte d’azur bétonnée, sans le soleil !

Dans cette articulation terre-mer finistérienne, les pêcheurs jouent un rôle clé : une vision maritime – globale et détaillée – une culture faite d’expériences et de transmissions, les partenaires d’un développement régional dans l’Europe.

Pêche finistérienne : attention fragile !

Divers métiers : une complémentarité nécessaire

Sur une côte peu peuplée, la pêche dépend des infrastructures commerciales : « S’il y avait plus de hauturiers, y aurait plus de criées depuis longtemps. C’est vraiment des marchés de gros qui ne fonctionnent que s’il y a suffisamment d’apports. Au Guilvinec, il y a une certaine réputation : on est capable de fournir 50 espèces de bonne qualité. Diversité et quantité. Les hauturiers représentent 90% des apports et la moitié des pêcheurs. Le risque majeur est qu’ils soient rachetés par des sociétés d’armement qui délocaliseront d’un seul coup plusieurs bateaux, à  la moindre opportunité financière ‘


Une culture de la diversité

« Contrairement aux grands ports de pêche, victimes aujourd’hui de leur spécialisation, on a toujours gardé notre diversité et ça nous sert finalement Je me rappelle, quand j’ai fait mon premier commandement, mon patron m’avait dit : ¨Joss va donc frapper ! Si tu veux réussir, ne va jamais essayer de pêcher ce que pêchent les autres, c’est trop tard et puis tu les prendras même pas. Et si tout le monde pêche la même chose, tu auras pas d’cours¨.

Ici y a la langoustine Mer Celtique, celle vivante du golfe qui est de grande qualité, les fileyeurs qui pêchent la sole, le merlu, quand c’est l’époque le lieu jaune, les ligneurs qui font le bar Beaucoup de métiers mais qui pêchent aussi du poisson noble quelque part. Tu commences matelot à  la pêche hauturière ; si tu as les capacités et les moyens, tu peux devenir patron ; après la quarantaine beaucoup vont faire la pêche côtière : le chalut ou les filets, la bolinche ‘

La bolinche ([Senne tournante et coulissante pour la capture des espèces pélagiques (qui vivent à  partir de la surface))] face aux lobbies nationalistes et industriels

Soutenir chaque métier pour son rôle dans la cohérence régionale

« Y a plus de 20 licences de bolincheurs et une bonne vingtaine de bateaux. à‡a représente beaucoup pour l’économie de la région. Avec la règle de pêcher 10t/jour/bateau, ça fait quand même 100 t/jour pendant 8 mois L’anchois, c’est 25% de leur chiffre d’affaire. Parce que les espagnols ont le marché de l’anchois, ils veulent à  tout prix le pêcher. Ils ont appelé les scientifiques pour faire des recherches sur la biomasse de l’anchois et ils disent que l’anchois est en voie de disparition. Les scientifiques français disent le contraire. ‘

« Nos pêcheurs savent très bien qu’il y a des murs d’anchois devant chez nous et y a pas le droit d’le pêcher. En 2006, y a eu un très petit quota pour la France et ça n’a pas marché car les espagnols ont bloqué le marché. C’est une histoire politique. En plus, l’anchois, il naît devant Arcachon, il est là  et il est tout petit ; c’est dans cette zone que les espagnols vont commencer à  l’pêcher. Après, au fur et à  mesure, il monte, il monte dans l’nord. Quand il est devant chez nous, c’est fin aoà’t  » fin septembre, là  il est gros. Et il a une durée de vie de 3 ans. Donc une grosse partie de l’anchois qui vient devant chez nous meurt. Autant le pêcher ! C’est incompréhensible…

Quant à  la sardine, elle était vachement cotée. La sardine, les bolincheurs la pêchent très bien mais, depuis 2 ans, ils n’arrivent plus à  la vendre. Ils ont perdu les marchés. Quand on a mis en place la licence de bolinche en Bretagne, on a bien pensé à  la longueur des bateaux mais pas à  la largeur

La sélectivité : le respect de l’environnement et du produit

« Le bolincheur est très sélectif. Quand on ramène le poisson, par exemple à  l’époque des repos biologiques sur le bar ou la daurade, on peut laisser échapper la pochée. Si y a 10 t dedans, on peut larguer tout. Et puis on pêche du poisson de qualité. La sardine et l’anchois viennent presqu’à  la surface et c’est avec une grande épuisette que les pêcheurs les mettent sur le bateau. Le poisson est pêché de nuit, mis dans des cuves réfrigérées, débarqué le matin. Il est de très bonne qualité.

On travaille énormément sur la sélectivité. D’ailleurs la biomasse de langoustines, c’est pas pour rien qu’elle a doublé en 3 ans, c’est parce qu’on travaille sur la ressource

On imagine mettre un label. Il faut que le consommateur aujourd’hui sache que s’il veut acheter 1 kg de langoustines fraîches vivantes à  8 €, il faut qu’il ait une autre perception du pêcheur et non le pêcheur prédateur, celui qui détruit tout Il faut qu’il soit d’accord de mettre 10 cts ou 20 cts de plus, parce que ce sont des gars qui bossent bien, pour l’environnement, pour une pêche durable… ‘

La gestion des pêches est collective et territoriale

« Sur tout le golfe de Gascogne, la pêche de langoustines est soumise à  licence. Il y a 250 licences et 240 bateaux, 10 licences de plus pour des jeunes qui voudraient s’installer En Région Bretagne, à  partir du Golfe du Morbihan, on a serré plus encore les freins que la licence nationale, pour la longueur maximale des bateaux. La licence est venue d’ici. Nous, on parlait déjà  de mettre une longueur maximale à  15 m. On a réussi à  faire un compromis avec les Lorientais pour mettre à  18m50.

Je me rappelle très bien ; un samedi matin, y a 4 ou 5 patrons qui m’en avaient parlé : « Le tout nouveau bateau (23m), il faisait ses essais avec nous. Quand le meilleur d’entre nous pêchait 3 paniers de poissons, lui il signalait 17 paniers. Alors, il faut faire quelque chose ‘ Donc la licence est venue d’ici, à  cause de ça. Pour nous, 18 m c’est déjà  beaucoup ([Les gars de la Turballe qui font le pélagique, les endroits où ils pêchent la langoustine sont beaucoup plus éloignés que chez nous, donc ils ont des grands bateaux, des fois 10 h de route pour aller pêcher.)] D’avoir des plus petits bateaux, cela nous permet de rester plus nombreux, compte tenu de la ressource et du marché. Dans les sociétés d’armement, les bateaux sont plus grands et ont plus de force motrice. Ils travaillent en Mer Celtique, dans l’ouest de l’Irlande. Il est pas question qu’ils viennent ici. L’an dernier, y a eu déjà  des problèmes de quotas. Il est pas question de mettre plus de bateaux dans cette pêcherie, et encore moins des gros bateaux ‘.

Des modes de capture limités pour une pêche durable

« En Mer Celtique, on va lutter contre des gros. Evidemment, ce serait une bonne chose de limiter. J’ai été longtemps à  la pêche au large, et en Mer Celtique particulièrement. Je sais très bien que les Irlandais se rendent pas compte, et certains bateaux de chez nous non plus, ils sont en train de bouffer toute la ressource. Moi, mes collègues, me le disent. Y en a un, parce qu’ils étaient en manque de patron, il a pris le commandement d’un bateau à  60 ans. Il m’a dit : « Tu verrais, Robert, tu serais épouvanté. Où tu pêchais 10 paniers avant, tu pêches même pas 10 kg aujourd’hui. Pourquoi ? Quand tu vois la surpêche, les 3 funes* qu’ils ont, les enginsc’est incroyable ! Des 24 mètres mais qui sont puissants ‘

Politique Commune des Pêches : des outils pour accorder sur un même territoire les communautés de pêcheurs artisans de différents pays

Chez nous on a une bonne centaine de bateaux en Mer Celtique. Donc, c’est un enjeu C’est même pas d’avoir une flotte qui travaille en 3 funes, c’est d’avoir une surcapacité de force motrice, c’est plus des 300 cv comme y avait avant, c’est beaucoup plus. Ils ramassent tout. Ils sont nuit et jour à  faire des queues de langoustines pour faire des scampi. Toutes les langoustines, les petites, les grosses, sont mises en queues. C’est impressionnant ! Le voyage qu’on a fait sur la côte ouest : beaucoup de chalutiers ont gréé leur chalut de façon à  pas pêcher de poissons, et ils pêchent que la langoustine, ils ramassent tout, y a pas de rejets. On parle des rejets à  Bruxelles. Eux, y a pas de rejets ! En 92, j’ai visité exactement les mêmes usines, ils retirent la chair de la carapace, et c’est cuit et préparé avec de la chapelure. C’est comme de la cacahuète, un apéritif. Tout est ramassé et ça va sur l’Espagne Ils ont une biomasse de langoustines qui est 10 fois supérieure à  la notre pour l’instant, pour l’instant mais je sais très bien avec l’expérience que ça ne durera pas.

Les Ecossais ont la même évolution. En 92, à  Peterhead, y avait du gros cabillaud, du gros lieu noir, de la grosse lotte, du merlan, du bourricot (anon), du ¨propre¨ (du gros poisson et on avait l’impression qu’il sortait de l’eau, il était frais, il était beau), énormément d’espèces. C’était pêché au chalut de fond. Ils faisaient pas trop de jours de mer, ils savent très bien conserver leurs poissons. Le poisson était vraiment beau On retourne en 2006, le même parcours A la criée de Peterhead, y avait toujours du poisson mais à  ma grande surprise y avait plus que du petit poisson, et pire y avait plus que 2 espèces (du anon et du merlan). Du cabillaud y avait très peu, du lieu noir aussi. Je comprenais pas, puis après on sort de la criée, on fait le tour des quais, et j’ai compris pourquoi : les ¾ des chalutiers se sont transformés à  la senne danoise et ils restent pas de chalutiers de fond. C’est une très grande senne, ça te pêche de tout, du poisson de fond, surtout du poisson de surface, et en très grandes quantités. Y avait aussi beaucoup moins de bateaux. Moins de pêche, moins de bateaux ça c’est clair si y a plus à  pêcher. Chez nous c’est pareil. Le plan de casse c’est quoi ? On va casser 10 petits bateaux pour faire un grand qui va pêcher 10 fois plus que les 10 petits bateaux qu’on a cassés, ça a pas de sens !

Dans cette fuite en avant, on perd de plus en plus de bateaux hauturiers et ces patrons veulent tous se rabattre sur la pêche côtière. Mais on mettra pas tout le monde sur le même champ… C’est toute l’économie de la côte finistérienne qui part en fumée si on fait rien aujourd’hui.

Donc une de vos priorité, c’est un plan de gestion en Mer Celtique ?
– Oui
– Passe le message à  Bruxelles
– Bienvenue !

Robert Bouguéon, Président du Comité local des pêches du Guilvinec

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Le ster* de Lesconil – Sud Finistère

Petit estuaire barré vers le centre aval par une route-digue qui limite les échanges entre l’amont et l’aval, et dont l’embouchure tend à  se rétrécir sous l’avancée du cordon dunaire

« La terre gagne sur la mer, la salicorne s’implante. C’est un phénomène d’ensablement et de comblement du milieu. Le petit estuaire se transforme en marais maritime avec 5 fois moins de biomasse que dans un estuaire non endigué et moins d’apports de juvéniles de poissons : gobies, crevettes grises et blanches, dorades royales, bars, soles, anguillettes

La digue, quand la mer descend, freine l’effet de chasse. Tu n’as plus de masse d’eau importante qui repart et les sédiments, déposés lors du flot, restent piégés.

En 2004 toute la faune maritime a été éradiquée. Là  les gens ont pris conscience que ce milieu servait à  quelque chose : tous les poissons, crevettes, crabes étaient échoués sur les bords Ils avaient essayé de s’échapper C’était impressionnant. J’ai été chercher un oxymètre : ni en surface, ni au fond il n’y avait de l’oxygène, ils n’avaient aucune chance

Pendant tout l’été les algues  » des grandes laminaires – poussent sur les roches. Dès les premiers coups de mauvais temps d’après saison, ces algues sont arrachées et dérivent avec les courants le long du littoral et dans les estuaires. C’est un phénomène naturel. Dans le cas de la ria de Lesconil, comme l’effet de chasse ne se fait plus, les algues se sont accumulées. Elles se sont décomposées en un mois, un mois et demi – ça va très vite. L’action des bactéries et sa production de dioxyde de souffre (odeur d’œufs pourris), conjuguées à  un faible coefficient de marée (27), ont engendré une anoxie généralisée du milieu. Avec ce manque d’oxygène, rien ne pouvait survivre…

La mobilisation pour nettoyer la ria a été immédiate : associations, municipalité, comité des pêches, particuliers Nous sommes une communauté côtière, la ressource halieutique est le pain quotidien pour une grande majorité de la population, la voir disparaître de cette façon nous a révoltés.

Association pour la Défense et la Réhabilitation du Ster de Lesconil (ADRSL) : Le mouvement associatif s’est créé de lui-même. Par sa coopération avec les divers partenaires, il a débouché sur une étude scientifique du site et des solutions à  envisager : création d’un chenal en amont et en aval, dragage des 2 côtés, construction d’un pont ou d’une autre ouverture, dragage à  l’entrée de la ria pour une “chenalisation”

* Rivière en breton.

José Gouyen

Pour avoir des informations sur le suivi de cette action, voir le site de l’association : ADRSL

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Réussite d’une gestion de gisements classés de coques et palourdes : rivière de Pont-L’abbé, Sud-Finistère

Depuis 3 ans, avec le Comité Local des pêches, on a mis en place une gestion des gisements classés de coques et palourdes dans la rivière de Pont l’Abbé. Les résultats ont été au-delà  de ce qu’on avait escompté puisqu’on a retrouvé une biomasse importante et de qualité sur la ria. Cela a éveillé la convoitise de certains ostréiculteurs qui ont réactivé les parcs inoccupés depuis des dizaines d’années et qui cloisonnent maintenant une partie du banc naturel de palourdes.

La récolte des palourdes et des coques est soumise à  une licence régionale et au paiement d’un timbre par gisement. Les licences pour les gisements de l’estuaire de Pont l’Abbé sont plafonnées à  50 (25 timbres de palourdes et 25 de coques) ; la capture journalière ne doit pas dépasser 30 kg par professionnel pour les palourdes (taille minimale : 4 cm) et 100 kg pour les coques (taille minimale : 2,7 cm). Elle se pratique du lever au coucher du soleil, elle est interdite en plongée.

La ressource est partagée par les pêcheurs professionnels et de loisirs. Sur l’estran, les amateurs sont limités à  3 kg de palourdes ou 3 kg de coques, par jour et par personne. De 700 à  1000 pêcheurs de loisirs exercent sur cette rivière. Le braconnage est récurent sur l’ensemble des gisements mais les contrôles, la pression du comité local, la médiatisation des procédures contribuent à  endiguer une partie de ces prélèvements illicites

La pêche est fermée 3 mois (de mars à  juin) pour faciliter la reproduction. Elle est encore arrêtée, en cas de dinophysis([Serait lié notamment à  la richesse nutritive des pollutions terrestres, ainsi qu’à  « la stratification des masses d’eaux en couches de température et de salinité différentes ‘)]. Il s’agit d’espèces de phytoplancton ([Plancton végétal qui fait la photosynthèse, base des chaînes alimentaires marines)].qui se développent au printemps sur nos côtes, et qui peuvent entraîner la toxicité des coquillages.

La zone de Pont-l’Abbé a failli être déclassée([Les coquillages des estuaires, classés sanitairement en zone B (cas général), doivent être épurés dans une station agréée. Les municipalités riveraines informent les pêcheurs de loisirs des risques sanitaires liés à  la consommation de coquillages provenant de sites classés sanitairement en B.)] mais la station d’épuration a été refaite et sera bientôt opérationnelle avec le rejet des effluents en mer, plutôt que dans la rivière. Suite à  une pollution qui avait entraîné une fermeture de 3 mois, les pêcheurs avaient provoqué des réunions avec les acteurs concernés, et contribué à  la mise en place d’un SAGE3. Deux études ont révélé des écoulements issus de zones d’épandage, des rejets sauvages et le rejet non conforme des effluents de la station d’épuration.

José Gouyen, pêcheur à  pied professionnel.

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Marée

Pour nous gens du Midi, les marées sont magiques.

Le bleu océanique loin au-delà  des rochers

ou baignant les murs des villages.

Inaccessibles pour nous les fonds marins

si ce n’est vagues et troubles par nos regards mouillés.

Marcher à  marée basse, c’est comme violer un secret.

Balancement des grèves entre terres et mers,

frontière indécise d’algues et de coquillages,

offerte aux cieux, aux vents,

impudique comme des toits au soleil.

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Récolte à  pied des palourdes : A marée basse dans l’estuaire de Pont-L’abbé, Sud-Finistère

Un pied dans la vase et l’autre légèrement soulevé, le buste penché vers l’avant, une main fouisseuse dans la masse boueuse, noirâtre et chaude, l’autre en appui sur l’anse du panier renforcé d’une armature à  casier.

La silhouette progresse lentement, à  la façon gracile des longs oiseaux, malgré l’aspiration de la vasière qui enserre le chausson dès lors qu’il se pose.

Méthodiquement l’œil suit le filon, fixé sur ces infimes dépressions, agrémentées parfois d’un ou deux trous et de leur souffle intermittent.

Les doigts gantés de bleu agrippent et saisissent, à  la manière d’une pince à  trois branches, la dureté de la coquille nichée dans la mouvance. Déjà  la main palpe, et le regard juge ; la taille minimale est stricte (4 cm dans la plus grande longueur), près de la moitié des palourdes détectées attendra de grandir.


Le champ vert, immense, bordé d’une sombre frondaison, vibre sous les reflets des nuages en partance. Pays d’eau peuplé du cri des oiseaux, secoué de rafales et des frémissements de la faune aquatique.

Imperceptiblement les clairs ruisseaux s’étendent, s’élargissent, gagnent en force. Le jusant transforme doucement ces veines hésitantes en artères puissantes.

Alors que le pêcheur continue sa progression, le regard rivé au sol, le cerveau en arrière plan surveille ce danger grandissant : un sixième sens transmis à  la naissance par des générations d’ancêtres maritimes.

La récolte maintenant alourdit le sac juché sur un moret halé par la taille. Avant de rejoindre la brouette grinçante laissée sur le sol dur, José profite du dernier ruisseau pour rincer palourdes, panier, jambes, bras et chaussons : « L’objectif est de revenir le plus propre possible ‘.

Un petit sentier littoral nous ramène à  la camionnette Bien protégé, cet estuaire, par des rideaux d’arbres et de champs, coupés de routes et de maisons !

Trois heures de corps à  corps avec un sol gluant qui nous livre avec parcimonie une once de sa richesse, l’on en ressort vanné mais détendu, heureux de ce mariage subtil avec un autre monde, parfumé aussi des relents discrets du marais…

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Oursins : recettes

Photo Joseph Marando

Comme les mollusques, l’oursin filtre l’eau marine et il est sensible à  la pollution. Il faut donc le ramasser dans une eau propre. Vivant et sain, il dégage, à  l’ouverture, une agréable odeur iodée. Il se déguste cru, éventuellement avec une larme de citron. Sa coquille s’ouvre horizontalement, à  l’aide de ciseaux et en commençant l’incision par le côté plane. On secoue légèrement pour l’égoutter et on prélève le corail avec un morceau de pain.

– Omelette d’oursins : prélever le corail d’oursins et le verser sur l’omelette en fin de cuisson, lorsqu’elle est crémeuse. Plier en deux l’omelette et déguster.

D’après M. Morard, le corail d’oursins permet de raffermir le poisson et de bonifier le bouillon de la bouillabaisse tout en le liant légèrement. Il suffit de jeter le corail dans la préparation en ébullition, à  raison de 6 oursins par personnes.

– L’oursinade : il s’agit d’une bourride (ou bouillabaisse blanche) enrichie de corail d’oursins. Les poissons blancs (baudroie, loup, daurade) sont cuits au court-bouillon et servis avec des tranches de pain imbibées de bouillon de poisson et recouvertes d’une crème d’oursins. Pour celle-ci vous mélangez 100 g de beurre et 6 jaunes d’œufs. Vous ajoutez du bouillon de poisson en fouettant le tout au bain-marie jusqu’à  obtenir une crème épaisse. Vous ajoutez alors l’équivalent d’un verre de corail d’oursins (4 dz).

– Crème d’oursins : Pour accompagner un poisson blanc cuit au court-bouillon ou grillé (dorade, mulet, baudroie) vous mélangez une petite tasse de sauce hollandaise avec le corail de 2 dz d’oursins préalablement écrasés avec un peu d’huile d’olive. Pour la sauce hollandaise, vous faites fondre une noix de beurre avec une cuillère de farine et vous mouillez d’un verre d’eau froide. Cette sauce ne doit pas bouillir et être assez épaisse. Ajoutez 2 jaunes d’œuf en tournant. Incorporez 50 g de beurre et le jus d’un citron.

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Conseils de pêcheurs et femmes de pêcheurs

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Des pêches, des mailles et des musclaous…

Cette exposition de la Prud’homie de pêche de Saint-Raphaêl, présentée pour la première fois en janvier 2006, se compose :

– d’une série de 23 panneaux présentant différents thèmes : le milieu, l’art du petit métier, différentes techniques, prud’homie de pêche, gestion des pêches…

– de tableaux, dessins et d’une céramique en rapport avec la pêche, le milieu et les traditions culinaires en Méditerranée,

– de matériel de pêche : nasses, lignes, filets…

– de livres et films sur la petite pêche méditerranéenne et l’institution prud’homale

Lors de sa présentation à  St Raphaêl, a été organisé un diaporama-rencontre avec le public  » Vues de plongeurs  » voix de pêcheurs » avec les Associations Bleue-Passion et E.T.A.N.

Différents thèmes abordés à  partir du regard des marins pêcheurs. Ces thèmes sont relativement indépendants. Au total 23 dont 20 panneaux (90 cm sur 130 cm) en PVC avec 2 œillets pour suspension et 3 panneaux flexibles (90 cm sur 130 cm) sur support autonome.

20 panneaux PVC :

Ces panneaux peuvent être installés contre un mur, ou recto-verso selon un cheminement.

I. Affiche : Vue du filet sous l’eau (1 panneau)
II. De la terre à  la mer : 2 panneaux (soit 2 fois 90×130 cm)
III. Le milieu : 3 panneaux
IV. L’art du petit métier : 3 panneaux
V. Le sardinal : 2 panneaux
VI. Les sens en alerte – le corps en action : 2 panneaux
VII. La thonaille : 2 panneaux
VIII. Les autres métiers : 2 panneaux
IX. La prud’homie et le cantonnement : 2 panneaux
XI. Remerciements : photo sous l’eau (1 panneau)

3 panneaux flexibles sur support autonome :

X. La gestion des pêches : un choix européen, national et local : 3 panneaux.

Pour voir les panneaux :

exposition des pêches, des mailles et des musclaous

Article sur l’exposition :

bulletin municipal st raphael 2006

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Motion des thonailleurs

… La Coordination des pêcheurs de l’étang de Berre et de la région

– revendique le droit de continuer à  pêcher comme par le passé et de gérer un quota thon rouge équitable qui ne soit pas réservé uniquement à  la pêche industrielle,

– demande un PPS (permis de pêche spécial) Thonaille en attendant que la cour de justice des Communautés européennes se prononce sur la justification de l’interdiction de cette pêche ancestrale,

– demande à  Bruxelles la reconnaissance de la Thonaille en tant que pêche artisanale sélective et précautionneuse de la ressource qui n’a jamais mis en danger ni la ressource halieutique, ni les populations de dauphins…

Motion du 23 janvier 2008

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La journée mondiale de la pêche artisanale en Méditerranée – 25 novembre 2000

25 novembre 2000 :

C’est une occasion pour les prud’hommes et pêcheurs de Méditerranée de parler de leurs techniques artisanales, de l’organisation prud’homale de leur métier, de leur rôle dans la préservation de leur territoire, de leur institution et de sa modernité dans la politique des pêches à  venir…

C’est encore le commencement d’une coopération solidaire avec le Collectif Pêche et Développement et d’autres régions maritimes

Les actes de cette journée (document ci-joint téléchargeable) se compose de 2 parties :

PRéSENTATION DE LA PàŠCHE MéDITERRANéENNE

I – La disparité de la pêche méditerranéenne : une réalité ignorée

– Des logiques d’exploitation différentes – Eclairage historique – La petite pêche artisanale en danger

II – Les modes d’administration de la pêche

– Les prud’homies de pêcheurs : une organisation archaïque et anachronique ou un « modèle ‘ de gestion communautaire des ressources littorales – Les conséquences d’un mode d’administration productiviste

III – Le littoral : un objet de valorisation économique très disputé

– L’étang de Berre – Le littoral palavasien – La plaisance et la pêche de loisirs – Les places à  quais

IV – Un défi : l’intégration de la petite pêche artisanale aux territoires régionaux

– Les atouts de la petite pêche artisanale et de l’héritage prud’homal – Quelques expériences en cours

COMPTE-RENDU INTEGRAL DES PRESENTATIONS ET DES DISCUSSIONS

– Situation de la petite pêche méditerranéenne

– Les réseaux et structures liés au soutien de la pêche artisanale

– Pour une coopération solidaire Méditerranée-Manche-Atlantique

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