En 2005, l’écologiste Alain Lipietz soulignait, dans la revue Mouvements, « le danger que courent les grandes Organisations Non Gouvernementales (BINGO)[1] de se comporter en substitut d’un Etat international en charge de l’environnement, se plaçant au-dessus de la société « comme un corps étranger’, et occupant, presque à leur insu, le rôle que la puissance dominante mondiale (Les Etats-Unis) aurait voulu faire jouer à un tel Etat ‘[2].
Guerre des forêts, guerre des océans
Peu de temps auparavant, une universitaire, Marie-Claude Smouts, analysait cette prise de pouvoir des ONGE sur la gestion des forêts tropicales[3], dans le cadre de la constitution d’une « écopolitique mondiale ‘. Il y a de nombreuses similitudes entre les forêts, tropicales en particulier, et les océans, comme nous l’avons montré dans un précédent article[4]. Ce qui se produit à l’échelle internationale se développe aussi à l’échelle nationale dans la pêche, par exemple, lorsqu’une dirigeante d’une ONG environnementaliste (Environment Defense Fund), Jane Lubchenco, devient directrice de l’agence américaine en charge de la pêche, la NOAA. L’analyse par Marie-Claude Smouts des débats liés à la déforestation et des réponses apportées, permet de mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans le domaine de la gestion des océans et des ressources halieutiques. Continuer la lecture