Depuis le 12ème siècle pour les Prud’homies les plus anciennes, les communautés de pêcheurs de ce littoral méditerranéen ont pris l’habitude de s’organiser entre elles : réglementer leurs engins, décider des usages, gérer et préserver les zones de pêche… Un droit et une liberté chèrement négociés – à chaque époque pourrait-on dire – pour gérer les « communs » que sont les ressources et les zones marines sur leurs territoires.
Pour des pêcheurs artisans, souvent seuls embarqués, il n’est guère aisé de libérer du temps pour l’organisation collective. La vie se passe en mer, sur le quai pour la vente, et sur le bateau (ou dans la remise) pour l’entretien des engins. Le monde est balisé par la commune – au mieux le département – l’ouverture se fait par le large…
Piéger du poisson avec des techniques artisanales, cela nécessite d’avoir l’esprit en mer, sur ce que l’on sent, à chaque moment, de la vie sous l’eau. Alors, suivre des réunions qui se passent à plus de 80 km, comprendre des lois édictées à Paris ou en Belgique et qui sont sans rapport avec la vie locale et les conditions du métier, dépassent, et c’est bien compréhensible, leur entendement.
Nécessité oblige, les pêcheurs des prud’homies ressente le besoin de s’organiser, de se fédérer. C’est bien connu : A plusieurs, on est plus intelligent, on est plus fort aussi. De la volonté à l’acte, il y a un pas qui n’est pas facile à franchir. Continuer la lecture