
Pêche à la palangre pour la dorade rose à Sanary, photo Alexis Fossi
« Quelques œufs, de la farine et une haussière lâchée. Bref, un entartage de marins. Même pas les plumes et le goudron ! » Mais suffisamment pour alerter les médias, déchaîner les foules, engranger quelques adhésions supplémentaires*. Le justicier et super héros de Sea Shepherd débarque sur nos côtes… Comme d’autres, il médiatise à outrance sur le thon rouge, la baleine, le phoque, le requin… Que ces espèces fassent vivre des communautés de pêcheurs artisans depuis des siècles et que ces pêches soient enracinées dans leur culture importe guère. Il faut trancher net en faveur de l’animal au détriment de ces formes ancestrales de rapport des hommes avec la nature. Peu importe au passage que l’espèce soit devenue pléthorique au risque de mettre en danger certains écosystèmes (cas du phoque dans les eaux canadiennes, du thon rouge sur le littoral méditerranéen…) ou que sa capture permette localement à une communauté de pêcheurs de subsister (cas du requin taupe sur l’île d’Yeu). Rentrer dans l’histoire, la culture, les spécificités régionales, bref tout ce qui fait la vraie vie, serait trop complexe pour des messages médiatiques lapidaires et des actions d’éclat à échelle « planétaire ». Continuer la lecture