Agriculture et biodiversité: un guide des bonnes pratiques

Ce guide est l’aboutissement d’un programme initié par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sur 5 ans (2004-2009) afin d’améliorer la biodiversité sur 130 exploitations agricoles réparties du 18 départements…

Restauration des haies et des boisements, plantation des bandes enherbées pour faciliter la présence d’insectes prédateurs naturels des parasites, fauche tardive des jachères pour laisser le temps aux oiseaux nichant au sol de se reproduire, maintien des zones humides et limitation du recours aux pesticides font partie des actions recommandées dans ce guide.

Au total quatorze fiches techniques apportent des réponses concrètes…

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Antibes

En descendant à  pied de la gare, je tombe sur des yachts, alignés par pannes qui se découvrent l’une après l’autre, suivis d’une forêt de voiliers et, au fond, presque sous la muraille qui enserre la ville ancienne, quelques pointus résistants avec pour figure de proue un drapeau noir à  la tête de mort.

– C’est difficile de vous trouver dans cette armada, dis-je à  un jeune pêcheur qui range son filet.

– oui, les pêcheurs disparaissent peu à  peu, et tous ceux qui nous entourent, on dirait que ça leur fait plaisir…

– pourquoi ce drapeau ?

– parce qu’on se laissera pas faire !

En passant la porte de la ville, je découvre la vieille ville avec ses jolies pierres lustrées, la montée au château – un musée Picasso – l’église, le chemin de ronde qui surplombe une baie ouverte, et au détour d’une ruelle, à  2 pas du port naturellement, se niche la Prud’homie.

Dommage, ce n’est plus l’heure du marché. On y trouvait du pissalat, un condiment traditionnel à  base d’alevins, à  l’origine de la « pissaladière ».

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Une plate-forme technologique sur les énergies marines bientôt à  Brest

La grande plate-forme technologique sur les énergies marines (…) verra le jour à  Brest, au sein de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer)…

« Bien que très prometteuses, les énergies marines ne contribueront que très partiellement à  notre objectif d’énergies renouvelables à  l’horizon 2020″…

« La plupart des technologies purement marines – éolienne offshore flottante, hydrolienne, énergie thermique des mers – sont encore balbutiantes et peu d’entre elles ont donné lieu à  des démonstrateurs (prototypes en condition réelle, NDLR). Leur développement ne peut se faire sans intervention publique »…

« L’éolien offshore est lui une technologie déjà  mature ». « D’ici 2020, c’est 6.000 mégawatts qu’il nous faudrait avoir installé en mer »…

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Prud’homie et régulation de l’effort de pêche

« Que les principes mis en oeuvre par la Prud’homie à  propos de la régulation de l’effort de pêche soient spécifiques et sur des points essentiels incompatibles avec les principes qui sous-tendent la politique (productiviste) des pêches ne signifie pas pour autant l’inexistence d’un mode de régulation prud’homal de l’effort de pêche… »

Ecrit il y a plus de 20 ans, cet article montre comment les Prud’homies de pêche méditerranéennes organisent, sur la base de principes communautaires, les règles de la compétition entre les pêcheurs, à  propos d’une ressource et de zones de pêche communes. Une porte ouverte quand le productivisme s’affiche comme seul modèle…

Et de conclure :

– « D’un point de vue sociologique, le mode de discipline imposé à  la population maritime ne peut être transformé radicalement sous peine d’inefficacité.

– D’un point de vue politique, l’aspect sélectif des mesures réglementaires et des aides publiques s’est avéré discriminatoire sans que cette discrimination entre métiers soit clairement définie.

– D’un point de vue économique, il convient d’étudier la rationalité et les conditions de rentabilité des différents modes d’exploitation. Si les grandes unités de production présentent les avantages d’une moindre dépendance du littoral et de l’importance des tonnages débarqués, les difficultés croissante qu’elles rencontrent à  propos de leur rentabilité militeraient en faveur de la pêche artisanale et de ses facultés d’adaptation aux aléas du marché et de la ressource.avec une production non négligeable d’espèces bien valorisées, elle fait preuve d’une évolution rapide, et si l’idée contraire est couramment répandue, c’est plus par manque d’informations sur un milieu peu transparent et masqué par les reconversions fréquentes et largement subventionnées des grosses unités de production que par l’observation assidue de ce secteur… »

20 ans plus tard, les puissances et tonnages des « grands métiers » se sont démultipliés, la petite pêche s’est encore réduite. Va t-on une nouvelle fois donner la main aux grands armements par la « privatisation de la ressource (vivante et commune) » afin de partir à  la conquête du marché européen et mondial ? Ou va t-on amorcer une politique d’intégration des pêches dans les économies régionales, sur la base d’expériences de terrain et avec les acteurs locaux ? De par les retombées économiques, sociales et environnementales de ces 2 dynamiques, c’est un choix collectif…

Cf. article publié in Economie Méridionale n° 133-134 1er-2ème trim. 1986 pp. 41-50, suite à  un rapport du CERS (Université Aix-Marseille II) pour l’IFREMER.

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L’arrivée de Gruissan « prolonge la vie du Parc naturel régional »

Le conseil municipal de Gruissan s’est prononcé en faveur de l’adhésion au Parc Naturel Régional de la Narbonaise (PNR)…

Il a fallu démontrer à  l’équipe municipale, comme à  la Prud’homie de Gruissan, que le PNR était capable d’apporter des choses positives, et notamment de contribuer à  la préservation des milieux lagunaires ». C’est ainsi qu’une commission pêche sera créée, elle était fortement souhaitée par les pêcheurs gruissanais. Du côté de la Tour Barberousse, on a également été sensible à  la décision prise de recentrer le périmètre du PNR sur les espaces lagunaires…

Un PNR permet de limiter les excès d’un libéralisme débridé, c’est un frein à  l’urbanisation à  tout va, une sentinelle indispensable contre les pollutions. C’est certain, contrairement à  un parc national qui a un rôle de censeur édictant des règles et des contraintes, un parc naturel régional  » lui  » ne peut travailler que dans le partenariat »… « Un parc naturel régional, c’est aussi la labellisation d’un territoire. En Narbonnaise, le principal facteur de développement reste et restera le tourisme. Et le touriste veut qu’on lui offre du soleil, des plages de sable fin, mais aussi de beaux paysages, un environnement préservé. Sans oublier des produits authentiques de terroir. A part le soleil, pour tout le reste, un PNR a son mot à  dire. Sans compter que les gens qui vivent toute l’année sur ce territoire, ont  » eux aussi  » envie que leur cadre de vie soit préservé au maximum. Là  encore, un parc naturel régional a son mot à  dire ».

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L’anguille, fragile richesse de l’étang – Palavas Les Flots

A propos du Plan de gestion de l’anguille : Sur l’étang de l’Or , ceux de l’Arnel, Vic ou de Pierre-Blanche, le ballet des barques de pêche… « Octobre, novembre sont nos meilleurs mois ‘… Du 15 septembre à  mi-février, la capture de l’anguille argentée (mature) est permise, au côté de l’anguille verte. Dans le ressort de la prud’homie de Palavas, ils sont une vingtaine à  s’y adonner mais ce nombre fond à  l’échelle de la région. En 2008, 205 licences de pêche avaient été attribuées, ce chiffre n’excéderait pas 180…

En vingt ans, le stock de civelles – l’anguille jeune – a fondu de 95 %, celui des adultes de moitié. En septembre 2007, la commission a publié un règlement instituant des mesures de reconstitution….

« De tout temps, on n’a jamais pêché la civelle ‘ , mais uniquement les adultes. « Les populations des étangs sont stables, nous l’observons à  nos prises. ‘ Une licence permet la lutte contre le braconnage… Un carnet de capture a été imposé, qui permettrait d’observer la stabilité du prélèvement et donc du stock.

A cela, le plan de gestion a ajouté la limite de vingt capéchades (60 nasses) par professionnel, interdisant de barrer de plus des deux tiers le plan d’eau, prohibant les prises inférieures à  12 cm. Mais la menace d’une « réduction du volume de prise n’a pas disparu, dit le Premier Prud’homme, remarquant : Nos petits métiers pèsent peu dans les instances nationales ou internationales. ‘ Notamment face aux pêcheurs de civelles d’Atlantique, qui reprochent aux Languedociens de prélever des adultes, futurs reproducteurs.

Le Cépralmar, à  Montpellier, pilote une étude sur l’étang de l’Or…
800 anguilles ont été marquées d’une micropuce pour être suivies, le but étant d’établir leur taux d’échappement vers la mer, que le règlement européen veut porter à  40 %. « L’étude pourrait … démontrer que la pêche n’est pas la seule problématique pesant sur l’anguille… (notamment les barrages sur les cours d’eau qui empêchent la « remontée » des anguilles depuis mer et étangs).

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Le mystère de la migration des anguilles partiellement résolu

La migration reproductrice des anguilles (…)  débute au large des côtes irlandaises, et se termine dans la Mer des Sargasses. Celle-ci est située au centre de plusieurs courants atlantiques…
Des chercheurs ont attaché à  22 anguilles des prototypes de capteurs satellites (…) qui enregistrent et gardent en mémoire les données de luminosité, de profondeur et de température…
Les données de profondeur montrent que les anguilles nagent près des fonds marins pendant le jour, pour remonter à  la surface à  la tombée de la nuit… Cette nage spécifique serait justifiée par la nécessité de capter de la chaleur lors de la journée pour maintenir le métabolisme à  un niveau suffisamment élevé, et par la nécessité contradictoire d’empêcher le développement précoce de leurs oeufs, qui les ferait grossir et les ralentirait inévitablement.
De plus, en passant au sud des Açores, les anguilles pourraient rencontrer un courant leur permettant de rejoindre plus rapidement leur lieu de ponte…

Pour en savoir plus, contacts :

Dr. Kim Aarestrup, DTU Aqua  » Email : kaa@aqua.dtu.dk  » Tél : +45 33 96 31 42

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Sept récifs « nurseries ‘ pour la zone marine protégée de Cagnes sur mer

« Nous voulons créer une pépinière de la mer. Cette quatrième zone marine protégée est un espace de protection des sols marins, de l’environnement et de la faune. Elle doit favoriser la protection et la reproduction des espèces. Les mouillages, la pêche et la plongée y sont interdits. ‘…

La réserve de Cagnes, qui couvre 9 hectares, va ainsi bénéficier de 850 m² de récifs artificiels immergés à  5 et 12 mètres de profondeur sur des fonds herbeux à  proximité de l’herbier de Cymodocées (plantes marines protégées qui ont un rôle de nurserie)…

Cette zone marine protégée implantée à  l’embouchure du Loup est gérée conjointement par le conseil général, la commune de Cagnes, la prud’homie de Cagnes et le comité local des Pêches maritimes et Elevages marins de Nice…

Une première zone maritime protégée avait été créée au large de Golfe-Juan. Des récifs artificiels ont été immergés il y 25 ans pour favoriser le repeuplement de la baie. Depuis, l’augmentation du nombre de poissons est spectaculaire. Deux espèces symboles de la Méditerranée y ont même fait leur réapparition : le mérou et la nacre… »

Avec cette création au large de Cagnes, le département des Alpes-Maritimes compte ainsi quatre zones marines protégées qui totalisent 134 hectares répartis entre Beaulieu, Cagnes, Roquebrune-Cap-Martin et Vallauris-Golfe-Juan.

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« L’enjeu plancton »

Vous le saviez-vous que « dès leur naissance, les larves d’huîtres bénéficient dans le milieu naturel d’une grande diversité de phytoplanctons (plancton végétal) et que certaines diatomées pourraient leur apporter tous les éléments nécessaires à  une bonne résistance aux maladies… » ? Ce qui expliquerait notamment pourquoi les huîtres triploïdes sont moins résistantes puisque reproduites en écloseries, et à  partir de géniteurs ayant subi des manipulations.

De façon simple, en partant de la base, ce petit livre aborde une nouvelle façon d’appréhender la nature, de façon à  « coopérer avec elle » plutôt qu’à  vouloir la supplanter. C’est une vision radicalement ouverte sur notre futur.

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Voir les autres articles de P. Mollo pour L’encre de mer :

La mer, ce n’est pas que de la surface, elle respire… ou l’enjeu planctonique

Quand l’infiniement petit rime avec nos choix de développement

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Pêche. «Il faut faire confiance aux pêcheurs’

Vendredi et samedi, le collectif Pêche et développement organise la journée mondiale des pêcheurs. Au menu: gestion de la ressource et politique commune des pêches. Le point avec Alain Le Sann.

Vendredi et samedi, se déroulent à  Lorient les journées mondiales des pêcheurs. De quoi s’agit-il?

L’idée est née le 21novembre 1997 à  New Delhi, il s’agissait de donner une lisibilité publique aux réalités de la pêche. Depuis, certains pays ont décidé d’officialiser cette date, c’est le cas aux états-Unis ou au Sénégal. En France, c’est le collectif Pêche et développement qui organise des rencontres.

Quel est le thème de cette année?
Le débat va tourner autour des mesures prises dans le cadre de la politique commune des pêches. Trois types de discours dominent actuellement: 1. Les pêcheurs ne sont pas capables d’être de bons gestionnaires, car ils ne respectent pas les décisions prises; 2.Dans le même temps, les environnementalistes tiennent un discours catastrophiste qui décrédibilise la capacité des pêcheurs à  être responsables; 3.Enfin, certains scientifiques disent que les pêcheurs sont des voleurs et que ce sont eux, chercheurs, qui ont la vérité.

Quelle est votre position au sein du collectif?
Nous, on veut renverser la tendance. Il faut un minimum faire confiance aux pêcheurs, ils connaissent le terrain. Ils sont capables de trouver des solutions comme pour la coquille Saint-Jacques ou la langoustine. Certes cela ne se fait pas naturellement, il faut une démarche collective qui réclame des moyens et prend du temps. Cela ne veut pas dire que l’on doit mettre les scientifiques hors jeu, mais on ne peut pas non plus leur donner les pleins pouvoirs. La mer est quelque chose d’imprévisible et de complexe.

Quel regard portez-vous sur le discours de certains écologistes, purs et durs?
Ils ont parfois un discours simplificateur qui porte uniquement sur la ressource. D’ailleurs, ils utilisent des images, quitte à  les manipuler, pour faire passer leur message. Mais le problème est plus compliqué, il englobe des notions de marchés, sans oublier l’aspect humain des choses. Même si les écologistes doivent participer au débat, il n’est pas normal qu’ils interviennent à  travers des oukases. Il faut construire le dialogue, comme cela a été fait avec WWF pour la pêche à  la langoustine.

Parmi vos invités interviendra, samedi, Menakhem Ben-Yami (*), un chercheur israélien,

quel est son discours?
D’abord il explique qu’il faut arrêter de croire que les scientifiques ont la solution; il faut reconnaître les pêcheurs comme experts. Deuxièmement, il estime qu’il faut bannir les logiques de marché. Ensuite, il dit que l’on ne peut pas gérer la ressource qu’à  travers des notions de quotas. Ilpréfère parler d’effort de pêche. Il critique aussi la sélectivité. Pour lui, on se focalise sur la protection des juvéniles. Ce n’est pas parce que l’on surprotège les jeunes générations que tous vont atteindre l’âge adulte. Comme dans une forêt, il faut une certaine sélectivité.

Qu’attendez-vous de ces rencontres?
Le but, c’est de dialoguer, de créer un lieu de rencontre car on craint la guerre de tranchées. On craint aussi les positions de l’Union européenne qui tient un discours ultralibéral, en laissant le secteur mourir, mais qui, d’un autre côté, dit «vive la petite pêche côtière, elle a un intérêt social’. Si on laisse faire l’Europe, on verra la pêche bretonne
disparaître.

(*) Après avoir été pêcheur, il est devenu coopérant technique auprès de la FAO, a été directeur des pêches en Israêl. Aujourd’hui, il est consultant pour l’Irlande du Nord et les îles Féroé. Conférence Demain de 14h à  17h: «Gestion de la ressource’. Samedi de 10h à  13h: «La réforme de la politique commune des pêches’. Au foyer Agora Courbet. Entrée libre.

* Propos recueillis par Laurent Marc

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