C’est un poisson qui ressemble au sar et qui a ses titres de noblesse
L’oblade vit en bancs, toujours en mouvement entre le fond et la surface selon l’heure et la saison. Elle fréquente les fonds rocheux, les herbiers littoraux et s’alargue([ Prendre le large)] en hiver. Très vorace, elle mange des algues, des invertébrés et des larves, elle chasse fréquemment à l’aube ou au crépuscule.
Anciennement, on la pêchait à la canne, en matinée et dans l’écume, après l’avoir attirée en “broumégeant†c’est à dire en jetant une pâte odorante (broumé) à la mer. On la piège aux battudes toute l’année et surtout au printemps lors du frai, à l’automne et les nuits de demi-lune. Quand elle nage, elle se prend parfois dans un trémail([Filet de 3 nappes superposées, calé au fond de l’eau)] à grandes mailles.
La battude trémaillée
Ce filet a dans sa partie supérieure une nappe simple et à sa base un trémail constitué de 3 nappes superposées. Comme il joint le fond à la surface, sa hauteur (10/40m) dépend des zones travaillées. D’une longueur de 200 à 300m environ, il est calé en forme de point d’interrogation pour dérouter les poissons et les pousser à s’emmailler. Le pêcheur recherche des fonds d’herbiers où il ne dérive pas et ne s’accroche pas mais aussi des zones où les poissons ont leur façon de passer. Habituellement, il est mis à l’eau pour la nuit.
Les mots de Clairin* : «Le poisson quand il frappe dans un filet qui fait mur, il a tendance à descendre. Même s’il ne se prend pas dans la maille de la nappe parce qu’il est trop gros ou qu’il cherche à s’échapper, il descend “s’embourser†dans le trémail. En bas la baille est la même qu’en haut alors il ne pourrait pas se prendre s’il ne rentre pas la tête dans la maille. Mais s’il continue à pousser, il va passer le filet dans les grandes mailles qui peuvent faire 20, même 40 cm de côté. Alors en poussant là -dedans, il fait une bourse et il s’enferme dans cette bourse puis il se met à tourner, puis il la tord et il ferme la bourse. Des fois, il crève le filet et il s’en va. Des fois, il reste.’
* Clairin Deïnès, ancien pêcheur du Brusc