La rotation des métiers dans le temps

En principe, l’hiver, on calait pas de filet en-dehors de bronde(zone avant le 1er talus à  20/25m de fond. En dehors de bronde : au-delà  de la bronde). Il fallait un peu que le fond se refasse, c’était pour le laisser tranquille. Tout ce qui est pierre – parce que vous avez des pierre en-dehors de bronde – tout ce qui est chapon, moustelle, langouste, pageot, pagre, denti, tout ça vous le laissiez un peu tranquille. Ils avaient 6 mois devant eux pour un peu se refaire. Au mois de septembre, j’attaquais ma saison d’hiver, je faisais les crevettes et les oursins au râteau([drague pour les oursins)]… Quand arrivait le mois de mars, on embarquait les entremails([Entremail ou trémail : filet à  3 nappes superposées)], timidement. On se méfiait. On tirait de jour, de peur de prendre une estrapade([Prendre une estrapade : prendre une suée, se lever l’âme)]. quand le temps était pas sà’r. On calait dans beaucoup d’eau – c’est à  dire pas tellement à  terre, pas tellement dans les roches pour pouvoir tirer – parce que les temps ne sont pas établis. Et on calait les battudons([nappe simple (ou mixte) pour les rougets)] aussi et on les tirait de jour, on les tirait le soir. On faisait la prime, on les laissait pas toute la nuit, pour pas risquer, et puis le poisson il aurait été mangé… Après, il y avait des moments où ça pêchait pas trop alors tu commençais à  sortir les sujetières([Sujetière ou Claire : trémail pour les langoustes)] – les claires quoi pour langoustes – et celui qui avait de bonnes connaissances il allait caler les pierres, en dehors de bronde, et puis on en calait aussi sur le matelas([grosse mate, grande touffe d’herbes marines)] pour les baudroies…

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