La course aux ressources arctiques s’accélère

Un siècle après les expéditions rivales de Frederick Cook et de Robert Peary pour la conquête du pôle Nord, une nouvelle course-poursuite est engagée, cette fois dans l’océan glacial Arctique. Elle met en scène les cinq puissances riveraines de ce no man’s land congelé – Russie, Canada, Etats-Unis (via l’Alaska), Norvège et Danemark (via le Groenland) -, et son enjeu n’est plus la gloire, mais les ressources naturelles que recèlent, en abondance, les fonds marins…

Selon les dernières estimations (…), l’Arctique recèlerait « 22 % des ressources énergétiques non découvertes mais techniquement exploitables » de la planète. Au nord du cercle polaire dormiraient, dans les grands fonds, l’équivalent de 90 milliards de barils de pétrole (13 % des réserves mondiales inexplorées), 47 milliards de m3 de gaz naturel (30 % des réserves) et 44 milliards de barils de gaz naturel liquéfié (20 % des réserves). Sans compter d’hypothétiques gisements d’or, de diamants, de nickel, de fer, de cuivre ou d’étain…

La convention des Nations unies sur le droit de la mer permet en effet à  un Etat côtier d’étendre sa juridiction sur le plateau continental – c’est-à -dire le prolongement des terres sous la surface de la mer – au-delà  des 200 milles nautiques (370 km) de sa zone économique exclusive. A condition d’apporter la démonstration, devant une commission internationale, que ce secteur se situe dans la continuité de son territoire terrestre. C’est ici qu’entrent en jeu les scientifiques…

La compétition en cours pour l’exploitation des ressources polaires – aiguisée par la perspective de l’ouverture de nouvelles routes maritimes, du fait de la fonte des glaces, et par la volonté des grandes puissances d’affirmer leur présence militaire dans cette région – n’est pas de bon augure pour l’Arctique qui, au contraire de l’Antarctique, n’est pas protégé par un traité international. En mai 2008, les cinq pays côtiers, réunis au Groenland, se sont pourtant « engagés à  prendre des mesures (…) pour assurer la protection et la préservation du fragile environnement marin de l’océan Arctique ».

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