Si l’originalité « juridique » de l’institution prud’homale a suscité de nombreux rapports et articles au cours du XXème siècle, ce rapport met en évidence un aspect peu abordé jusqu’alors, à savoir le rôle de gestion de la ressource et des zones marines par les Prud’homies de pêche de Méditerranée.
C’est à partir des petites phrases souvent entendues sur le quai (Il faut éviter qu’un métier n’en chasse un autre, laisser reposer une pierre ou des espèces alternativement…) que nous avons pu construire les principes de cette gestion collective. La construction elle-même a supposé une confrontation systématique des principes énoncés avec les nombreux règlements et commentaires prud’homaux que nous livrent les riches archives prud’homales. Plusieurs exemples de réglementation prud’homale sont réinterprétés au regard de ces principes.
La conclusion milite pour une réactualisation de l’autorité prud’homale par sa tutelle ministérielle afin de rétablir une cohésion de la profession et de préserver à la fois les communautés de pêcheurs artisans et les territoires qui les font vivre.
A cette époque, l’institution prud’homale était très peu connue en-dehors des communautés de pêcheurs elles-mêmes, de quelques mairies et de l’Administration des Affaires Maritimes; et l’Avis du Conseil d’Etat de 1962, commandé par le Ministère au moment de l’industrialisation de la pêche en Méditerranée, avait quelque peu « minimisé et terni » l’image prud’homale.
A cette époque, la « gestion de la ressource » n’était pas vraiment d’actualité non plus, la politique des pêches étant toujours pleinement tournée vers le productivisme mais les conflits entre les métiers s’exacerbaient et l’Etat se devait d’intervenir pour rétablir la « paix sociale ».
Ci-après :
– résumé
– plan
– introduction et conclusion