..Le mécanisme imaginé pour récompenser les pays qui préservent leurs forêts baptisé REDD (reducing emissions from deforestation and degradation) n’existe pas encore et nul ne sait à quelle échéance les crédits carbone promis en guise de rémunération pourraient devenir réalité. Mais le projet attire déjà une armée de consultants, d’ingénieurs qui, comme Mme Gehrig-Fasel, ont compris que si les négociations aboutissent à Copenhague, il y aura un énorme marché à saisir pour ceux qui maîtriseront ce monstre complexe…
Pour calculer les quantités de carbone stocké par les forêts, Jarno Hamalainen propose par exemple une méthode très sophistiquée qui combine les images satellites avec le balayage aérien d’un capteur laser. « C’est un outil très puissant et très précis, un peu comme le scannage d’un corps humain »… Un peu plus loin, Tony Lee vend des sortes de GPS élaborés pour permettre aux populations indigènes de faire l’inventaire de leurs arbres…
« Le projet de loi climat en cours de discussion au Congrès américain prévoit que les entreprises pourront acheter chaque année jusqu’à 1,5 milliard de crédits carbone à l’étranger pour compenser leurs émissions et une grande partie doit venir de la forêt »… Les Etats-Unis auraient besoin d’environ un milliard de crédits forestiers par an d’ici à 2050, les deux tiers, selon lui, de ce que pourrait représenter le marché du carbone forestier mondial…
Le gouvernement brésilien reste hostile à un financement par le marché et a opté pour la création du Fonds Amazone, abondé par les contributions volontaires d’autres Etats… Mais l’écrasante majorité des pays susceptibles de profiter des financements issus de la lutte contre la déforestation sont des pays dont la gouvernance est défaillante…