Océan est un film incroyablement beau, tout le monde est d’accord là -dessus. Et pourtant, j’ai un regret devant la colère de ma fille de 12 ans. Jacques Perrin a raté la cible des enfants.
« J’en ai marre de ces films, ils sont tous pareils, j’irai plus jamais en voir… ».
Même si elle a apprécié la poésie, et la drôlerie souvent, des images – je peux en témoigner, j’étais à côté d’elle – le bref passage sur la pêche (incompréhensible même pour des spécialistes([La succession de « scènes recomposées » telle que nous le dit le générique si l’on a le courage d’attendre nous fait passer de cages à thons à une tortue et un espadon emmaillés, à des coups porté sur les thons probablement pour les embarquer, jusqu’au requin dont on prélève nageoires et ailerons avant de le rejeter à l’eau.)]) et surtout sur le requin amputé qui va mourir au fond de l’océan l’a révoltée :
« Ils auraient pu au moins l’achever… ».
Il est vrai que le film nous touche profondément en nous immergeant au milieu de la nature marine et de ses animaux. Cette « humanité-là » nous aurait suffi. L’on a envie de protéger ce que l’on découvre et aime. Alors pourquoi la saboter immédiatement avec des visions choc ?
Le message porte t-il sur la menace de disparition d’un monde sauvage, sur notre condition humaine qui nous oblige à tuer des animaux quels qu’ils soient([Mammifères, poissons, insectes… Etre végétarien n’y change rien, même les moissons causent la mort de très nombreux insectes.)] pour vivre, sur la manière dont nous tuons les animaux et la conscience que nous en avons… ?
Nos enfants n’ont connu la nature qu’associée au risque de l’abîmer et de la perdre. Encore faudrait-il leur donner l’envie et les clés de sa préservation plutôt que de les enfoncer dans un discours pessimiste.
Océans n’est pas pour les enfants. Dommage…