Pierre Mollo rassemble l’humanité autour d’une goutte d’eau. Quand l’invisible se met à nu, c’est notre univers qui se joue. Du plancton, de sa biodiversité dépend toute la chaîne alimentaire(ou les réseaux trophiques selon comment on les appelle)] :
– parce qu’avant d’être « bébés », bon nombre d’espèces sont des larves planctoniques et que ces larves mangent des planctons plus petits : des copépodes (plancton animal) ou même du plancton végétal de quelques microns. C’est le cas du lançon et probablement des espèces dites « fourrages » (sardine, anchois, sprat…) qui servent de nourriture aux autres (bar, maquereau, thon…). Il suffit que pour des raisons de pollutions, de courants ou de modification des écosystèmes ces planctons ne soient pas au rendez-vous et c’en est fini pour la génération de poissons concernés et pour celles qui lui sont liées,
– parce que le plancton fournit bon nombre de « médicaments » ou éléments qui rééquilibrent naturellement les écosystèmes et les espèces qui en dépendent. A tel point que les recrues nées en écloserie sont plus fragiles que leurs homologues sauvages. Mais la diminution de la diversité planctonique réduit cette pharmacopée et fragilise les milieux.
Comme par ailleurs, le plancton fournit 50% de notre oxygène et fournira probablement notre base alimentaire future (avec la spiruline), se pencher sur cet infiniement petit devient crucial.
En Bretagne, autour d’une goutte d’eau se réunissent agriculteurs, pêcheurs, conchyliculteurs et les collectivités locales pour aménager les pratiques tout en ménageant les écosystèmes. Une expérience qu’il est urgent de généraliser, dans les estuaires et sur le littoral. Et des citoyens de divers horizons se retrouvent à « l’observatoire du plancton » pour apprendre à lire et décrypter ce qu’ils voient sur la lentille d’un microscope de manière à alerter rapidement quand cela ne tourne plus rond.
Un enjeu qui dépasse largement l’avenir d’une seule espèce en bout de chaîne alimentaire…
Pour en savoir plus :
– Plancton du monde
– La mer ce n’est pas que de la surface, elle respire…