Station océanographique SeaOrbiter: le rêve de Jules Verne bientôt réalité…

Un vaisseau onirique, un gigantesque hippocampe d’aluminium habité, dont le corps vertical semi-submersible, dérivera au gré des grands courants océaniques: la station océanographique révolutionnaire de l’architecte subaquatique Jacques Rougerie, va intégrer son milieu naturel en 2011.

Son SeaOrbiter – une création bionique (passerelle entre une forme vivante et une forme construite, en harmonie avec son environnement), lui fut inspiré par le petit cheval de la mer. Haut de 51m, il comporte une partie immergée de 31m percée de larges hublots avec une vaste soucoupe, plate-forme de stabilisation pressurisée et habitée. Il offrira à  son équipage, 24h sur 24, une vision constante du monde sous-marin.
AFP/Archives – Joel Saget

Un vaisseau onirique, un gigantesque hippocampe d’aluminium habité, dont le corps vertical semi-submersible, dérivera au gré des grands courants océaniques: la station océanographique révolutionnaire de l’architecte subaquatique Jacques Rougerie, va intégrer son milieu naturel en 2011.

L’architecte de 64 ans vit sur l’eau, à  bord de sa péniche St Paul amarrée au port des Champs-Elysées, sous le pont de la Concorde, entre Orangerie et Assemblée Nationale.

C’est son cabinet d’étude, atelier, chaudron de sorcier des abysses.

L’architecte qui fut reçu sous la coupole de l’Académie des Beaux Arts en juin dernier est un récent « immortel ».

Pour Jules Verne, le père de 20.000 lieues sous les mers, « tout ce qu’un homme est capable d’imaginer, d’autres hommes sont capables de le réaliser ». Jacques Rougerie imagine et réalise, ex nihilo.

Son SeaOrbiter – une création bionique (passerelle entre une forme vivante et une forme construite, en harmonie avec son environnement), lui fut inspiré par le petit cheval de la mer. Haut de 51m, il comporte une partie immergée de 31m percée de larges hublots avec une vaste soucoupe, plate-forme de stabilisation pressurisée et habitée. Il offrira à  son équipage, 24h sur 24, une vision constante du monde sous-marin.

Dotée d’équipements d’observation et d’écoute océanographiques, c’est une station scientifique pluridisciplinaire internationale, unique au monde, destinée à  étudier, dans toutes ses composantes, la biosphère marine.

« Les marins ne voient que la surface des océans. Ils sont aveugles à  ce monde immense en dessous d’eux. SeaOrbiter sera le vaisseau symbole de cette nouvelle génération d’hommes qui ne sont ni terriens, ni marins. Je les appelle +Merriens+. Nemo est le premier +Merrien+. Je suis un +Merrien+ », dit Jacques Rougerie.

« Le monde sous-marin est un univers au coeur de l’univers », ajoute-t-il. « La perception des 5 sens de l’homme change sous l’eau, comme celle des astronautes dans l’espace. Il fallait bâtir le milieu, la structure habitable dans laquelle vivront ces +aquanautes+ ».

Mais de l’idée à  sa réalisation, il y eut…40 années et un complice aujourd’hui disparu, l’océanographe et plongeur Suisse, Jacques Piccard, qui en 1969, fut le premier (avec 12 astronautes) à  se laisser dériver dans le Gulf Stream et par 600m de fond, à  bord du sous-marin américain Ben Franklin.

Mais cette aventure inédite ne fit pas la « une », écrasée au même moment par Neil Armstrong et son premier pas sur la Lune.

« A cette époque, je commençais à  imaginer mes premières maisons et observatoires sous la mer », dit Rougerie. Piccard en eut vent. Nous avons travaillé ensemble à  la création de ces habitats subaquatiques d’où il sera possible, sans refaire surface, de sortir en plongée dans les profondeurs. ».

Les premières esquisses de SeaOrbiter furent tracées en 2000. « La science et la technologie, ça prend du temps….et de l’argent ! », sourit Rougerie.

Mais l’histoire s’est accéléré en 2009. Le projet est finalisé, la faisabilité approuvé par DCNS (Direction des Constructions Navales) qui en assure la maîtrise d’oeuvre et le suivi de la réalisation. Comex, Ifremer et d’autres organismes internationaux y sont associés.

Le ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo – dans le cadre de son Grenelle de la mer – a eu le coup de foudre. Un appel d’offre aux chantiers navals va être lancé pour la construction.

SeaOrbiter devrait être mis à  l’eau en 2011 et se lancer en Méditerranée en 2012.

L’hippocampe futuriste est même appelé à  faire des petits pour « créer un réseau de sentinelles mondiales de la mer ».

1. Site du projet SeaOrbiter

Ce contenu a été publié dans Environnement. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.