La Commission européenne va proposer lundi aux 27 gouvernements européens de classer le thon rouge parmi les espèces menacées d’extinction et d’en interdire le commerce international, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.
La France, principal pays producteur dans l’Union, s’est prononcée récemment en faveur d’une inscription sur l’annexe 1, mais au bout du 18 mois seulement. L’Espagne, la Grèce, Chypre et Malte continuent de s’y opposer.
Si les gouvernements de l’UE approuvent la recommandation de la Commission et si cette proposition est entérinée par la CITES, l’organisation affiliée à l’ONU chargée de la protection des espèces en danger, alors cela équivaudra de facto à interdire la pêche de ce thonidé très apprécié des Japonais.
La réunion de la CITES est prévue du 13 au 25 mars à Doha.
Selon les sources proches du dossier, la Commission européenne proposera cependant des exemptions pour la pêche artisanale. Et d’attendre novembre 2010 avant d’inscrire formellement le thon rouge à l’annexe 1 de la CITES où figurent les espèces menacées d’extinctions dont le commerce international est interdit.
En novembre 2010 est en effet prévue la prochaine réunion de la Commission internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA), chargée de la gestion des stocks en Atlantique Est et Méditerranée (90% du stock mondial).
Attendre novembre 2010 permettra « de donner à la CICTA la possibilité d’emboîter le pas à la CITES », a commenté une source proche du dossier.
L’annonce de la Commission aura lieu en marge d’une réunion à Bruxelles des ministres européens de l’Agriculture et de la pêche, mais il s’agit d’une « coïncidence », selon cette source.
Dans une résolution adoptée à une très large majorité la semaine dernière les eurodéputés s’étaient prononcés pour que ce poisson, dont 80% de la production mondiale est consommée par le Japon, soit inscrit à l’annexe 1 de la CITES.
La France, principal pays producteur dans l’Union, s’est prononcée récemment en faveur d’une inscription sur l’annexe 1, mais au bout du 18 mois seulement. L’Espagne, la Grèce, Chypre et Malte continuent de s’y opposer. En septembre dernier, une première proposition de la Commission de soutenir l’inscription du thon rouge à l’annexe 1 n’avait réuni la majorité nécessaire au sein de l’UE.
Le thon rouge ne bénéficie actuellement d’aucune protection de la CITES, la seule organisation mondiale ayant autorité pour limiter ou interdire le commerce international d’espèces animales ou végétales menacées.