Réforme de la politique commune de la pêche : le Parlement Européen prône la « régionalisation »

La politique commune de la pêche (PCP) doit s’adapter aux spécificités régionales et accorder une plus grande participation aux professionnels du secteur, selon une résolution du Parlement européen adoptée jeudi. Les députés demandent également une augmentation des ressources financières allouées à  la PCP.

Aides aux petits pêcheurs côtiers

La résolution adoptée par 456 voix pour, 50 voix contre et 65 abstentions, invite la Commission à  « créer des programmes communautaires spécifiques d’aide à  la petite pêche côtière, à  la pêche artisanale et au secteur des fruits de mer, qui relèvent habituellement de petites et moyennes exploitations, afin d’aider ces activités à  surmonter les difficultés structurelles auxquelles elles se trouvent traditionnellement confrontées ».

Les députés souhaitent notamment faciliter l’accès pour les pêcheurs côtiers au FEP, le Fonds Européen pour la Pêche, dans le but de revaloriser leurs produits sur les marchés et les rendre plus compétitifs.

La résolution demande également à  la Commission d’examiner la possibilité d’accorder une préférence aux communautés côtières largement dépendantes de la pêche, lors du partage des ressources (quotas).

Valorisation des prix sur le marché

Les députés souhaitent encourager la vente directe par les producteurs et « raccourcir les filières » afin de « rentabiliser au maximum le secteur ». « Il est impératif de mettre en place les conditions nécessaires pour garantir une meilleure valorisation du prix du poisson à  la première vente, en réduisant le nombre des intermédiaires présents dans la filière entre le producteur et le consommateur et en associant toujours davantage le producteur à  la commercialisation du poisson », soutient la résolution.

Droits de pêche et quotas

L’attribution des quotas et des droits de pêche ne devrait plus se baser uniquement sur le critère des « captures historiques » (captures précédemment effectuées par les pays), mais sur des critères environnementaux et sociaux, en prenant en compte le taux de rejets en mer, les nuisances pour l’habitat marin et la contribution à  l’économie locale et à  l’emploi.

Les parlementaires reconnaissent néanmoins que le nouveau régime de gestion devra préserver la stabilité qu’offrent les « droits historiques » de pêche pour l’économie des communautés côtières.

« Eco-labels »

Les parlementaires demandent à  la Commission d’améliorer l’information aux consommateurs sur l’origine et la qualité des produits. Dans ce but, ils proposent de mettre sur pied « un programme spécifique d’étiquetage et de labellisation écologique ».

Prochaines étapes

Le rapport contribuera à  une large consultation publique dont les résultats seront rassemblés en mars prochain. Après avoir procédé à  une évaluation d’impact, la Commission soumettra des propositions législatives – probablement dès l’automne ou l’hiver prochain – sur lesquelles le Parlement se prononcera, sur un pied d’égalité avec le Conseil des Ministres de l’UE. Les députés souhaitent que la réforme de la PCP soit finalisée pour début 2011, afin que le prochain budget à  long terme de l’Union puisse en tenir compte.

Rapporteur: Maria Do Céu Patrà£o Neves (PPE, PT)

Procédure: Rapport d’initiative

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Commentaires de L’encre de mer : visiblement, ce même jour, la Commission européenne et le Parlement Européen n’étaient pas sur la même longueur d’onde ! Voir l’article : Petite pêche côtière artisanale : le happening de la Commission ou l’histoire d’un débat manqué

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