Le fond de l’océan Arctique libère du méthane, un puissant gaz à effet de serre, à un rythme plus élevé que ne le pensaient les experts, ce qui pourrait aggraver le réchauffement climatique, selon une étude publiée jeudi dans la revue Science…
« Cette découverte met en évidence une source de méthane importante mais jusqu’ici négligée provenant du permafrost (le sol gelé en permanence) qui est sous la mer.. »
Les scientifiques ont en effet longtemps considéré que le permafrost situé sous l’océan Arctique constituait une barrière infranchissable pour le méthane, un gaz dont l’effet de serre est trente fois supérieur à celui du CO2.
Mais les observations de l’équipe de l’université de Fairbanks montrent que le permafrost sous-marin est perforé et laisse échapper de grandes quantités de méthane.
Plus de 80% des eaux en profondeur et plus de la moitié des eaux de surface étudiées présentaient un niveau de méthane environ huit fois supérieur à la normale, selon l’étude.
Or, même si seule une fraction du méthane stocké dans le plateau continental est libéré, l’effet peut être très important en matière de réchauffement climatique, mettent en garde les chercheurs.
« Le permafrost situé sous le fond de l’océan contient de grandes quantités de carbone et les experts craignent que le méthane qu’il libère ne conduise à la hausse des températures atmosphériques, entraînant par un cercle vicieux la libération d’une plus grande quantité de méthane du permafrost et un réchauffement plus important », expliquent les auteurs…