La gestion de l’entreprise dépend de sa structure financière. Même en pêche hauturière (au large), les artisans restent « territorialisés », attentifs au renouvellement de la ressource sur les zones de pêche, à la pérennité de l’équipage, à la mobilisation locale de la profession, au maintien de l’activité dans la région…
Les sociétés d’armement, quant à elles, détiennent des unités de pêche plus ou moins diversifiées souvent associées à une structure commerciale. C’ets une gestion focalisée sur l’approvisionnement en produits de la mer plus que sur la pêche et son contexte local. Longueur du bateau, puissance du moteur, temps de sortie, zones de pêche, capacité de congélation à bord, équipage… à quelques différences près, les caractéristiques sont celles des bateaux artisans mais gestion du capital et gestion de l’activité ne sont pas liées. En cas de cession notamment, les armements pourront être vendus à d’autres sociétés qui ne seront pas forcément de la région ou du pays. Elles bénéficieront de quotas de pêche régionaux (et donc de l’accès à la ressource), de la réfection des ports et des infrastructures financées par les collectivités locales, et si les conditions s’y prêtent, elles délocaliseront leurs unités de pêche.
» En Basse-Normandie, 30 ans d’histoire de gestion des licences de pêche ont permis jusqu’à maintenant de préserver une flottille artisanale. Nous avons quelques armements coopératifs mais pas de grandes sociétés d’armement. Lors de l’attribution des licences, les jeunes patrons sont prioritaires ».
Daniel Lefèvre, Président du Comité Local des pêches de Basse-Normandie