Accord pour protéger 720.000 km2 de forêt boréale au Canada

Après des années de guerre ouverte, industriels du bois et écologistes ont annoncé mardi un accord pour protéger et mieux encadrer l’abattage des arbres sur 720.000 km2 de forêt boréale au Canada, un territoire deux fois grand comme l’Allemagne.

L’accord, qualifié d' »historique », a été conclu entre l’Association des produits forestiers du Canada (APFC), au nom de 21 grands groupes industriels, et neuf grandes organisations écologistes, dont Greenpeace et la Fondation David Suzuki.

Les compagnies de bois, comme AbitibiBowater, Cascades et Weyerhaeuser, s’engagent à  suspendre toute nouvelle coupe d’arbres sur près de 29 millions d’hectares de forêts intactes, ce qui va permettre de protéger des espèces vulnérables, comme le caribou des bois ou le carcajou (glouton).

En échange, les écologistes, qui avaient lancé plusieurs campagnes de boycottage contre les producteurs de bois, suspendent ces dernières et promettent même de soutenir leurs efforts sur la scène internationale.

Les producteurs de bois promettent de respecter les normes les plus strictes en matière de coupe d’arbres sur le reste du territoire concerné.

« Nous sommes très heureux que ces efforts aient mené au plus important plan de conservation de forêts ouvertes à  l’exploitation de l’Histoire », a dit Steve Lallick du Pew Environment Group, organisation écologiste américaine qui a travaillé à  rapprocher les anciens ennemis d’hier.

Ce fut un processus « difficile », a déclaré pour sa part le président de l’APFC, Avrim Lazar.

S’étendant dans le nord du Canada de l’Atlantique au Pacifique sur plus de 3 millions de km2, la forêt boréale, composée surtout de résineux, compte pour 30% du couvert forestier mondial, selon les données du ministère canadien des Ressources naturelles.

Plus de 200 milliards de tonnes de CO2 seraient stockés dans les arbres et les tourbières de cette forêt, qui est constellée d’une myriade de lacs et de rivières et abrite des dizaines d’espèces animales, dont des loups et des ours.

« C’est l’une des dernières grandes étendues sauvages de la planète », a estimé Richard Brooks, porte-parole de Greenpeace au nom des autres groupes écologistes.

« Il s’agit de notre meilleure chance de sauver le caribou des bois, de protéger de façon permanente de vastes étendues de forêt boréale et de mettre en place des pratiques forestières durables », a ajouté M. Brooks.

« C’est une stratégie d’affaires pour nous », a indiqué pour sa part le représentant des compagnies. « Nous savons à  qui l’avenir appartient et le marché va récompenser ceux qui se montrent progressistes sur le plan de l’environnement », a-t-il dit.

L’accord sera mis en place d’ici trois ans.

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