Les conclusions d’une étude mondiale, Census Marine Life, ont été rendues hier. Selon les 360 savants qui ont recensé la vie dans les mers et océans pendant 10 ans, « les impacts des activités humaines sont proportionnellement plus importants en Méditerranée que dans les autres mers du monde ‘. En cause, la dégradation des habitats, la surpêche, l’augmentation des espèces invasives favorisée par le réchauffement climatique Conscient de cette situation, le Languedoc- Roussillon a lancé un schéma régional de la biodiversité pour préserver les espaces naturels, y compris marins…
La faune et flore de Méditerranée, parmi les plus riches au monde ( de l’ordre de 12.000), sont aussi les plus menacées…
Parmi la liste de menaces, « la dégradation et la perte de l’habitat est la plus répandue aujourd’hui ‘…
La surpêche est la seconde menace pour la biodiversité, et devrait croître encore dans les dix prochaines années… Mais la particularité de la Méditerranée est la présence particulièrement importante d’espèces invasives… (barracudas et sérioles des côtes du Maghreb… poisson lapin de la Mer Rouge…).
Venues d’autres mers, elles sont estimées à plus de 600, soit près de 4 % du total des espèces recensées… « La dispersion de la Mnemiopsis Leidyi (méduse américaine), depuis Israêl jusqu’à l’Espagne en 2009, a provoqué de grandes inquiétudes en raison de son impact sur les écosystèmes et zones de pêche ‘… « De manière générale, l’établissement d’espèces exogènes d’origine tropicale pourrait entraîner la perte du caractère particulier des communautés méditerranéennes ‘…
« Dans l’ensemble, la biodiversité augmente en Méditerranée. Pour l’instant, aucune espèce n’en a chassé une autre ‘… « Dans l’étang de Thau, biotope unique de 7 500 hectares, entre Sète et Mèze (Hérault), on compte une cinquantaine d’algues dites invasives mais elles ne posent pas de problème écologique. Elles ont même enrichi la biodiversité du milieu. ‘ Certes, s’il y avait une évolution climatique, l’une d’elles pourrait prendre le pouvoir… Quelque 58 espèces ont été introduites dans l’étang de Thau sur 197 espèces répertoriées, soit un bon quart ! Ces espèces arrivent essentiellement d’Asie – comme l’envahissante sargasse – importées accidentellement depuis les années 1970, en même temps que les huîtres japonaises.
Hors étang de Thau, parmi les espèces nuisibles, il y a un remarquable ver marin qui s’est tout de suite plu dans nos contrées lagunaires depuis près d’un siècle : le cascails. Vivant en colonies, il produit un récif calcaire gênant la navigation, participant du comblement des étangs et à l’asphyxie des eaux. On le trouve dans des lieux passablement dégradés où il aime à proliférer (étangs de l’Or, du Méjean, du Campignol, près de Narbonne, ou à Canet) Pour s’en débarrasser, il suffit d’améliorer la qualité des eaux…