« La destruction d’un paysage unique »

.. Pour la première fois, on va installer directement sur l’eau une zone industrielle de 75 km2, qui va en permanence tourner et clignoter de lumières rouges, jaunes, blanches. Il faut mesurer la gravité de cette première. Cela va au-delà  d’un impact paysager classique : 140 éoliennes de 150 mètres de haut vont être visibles sur plus de 50 kilomètres de côte, au milieu d’un paysage de falaises de 80 mètres de haut…

Ce ne sont pas les paysagistes qui font le paysage, c’est l’économie, la politique, les décisions administratives…

Je vais demander que soient posés, in situ, sur la baie de Somme, au Tréport, sur les falaises de Dieppe, au cimetière marin de Varengeville, des panneaux illustrant, grandeur nature, l’impact des éoliennes. Je veux aider les gens à  se mobiliser et persuader les porteurs du projet qu’ils vont se rendre responsables de la destruction d’un paysage unique…

C’est un paysage puissant, né d’une économie et d’une agriculture très fortes, avec des champs et des forêts magnifiques, des éléments urbains épargnés par l’étalement. Sur la côte, ce décor façonné par l’homme s’arrête d’un coup pour s’ouvrir sur le vide. Les falaises créent une rupture totale entre une campagne très productive et l’horizon, l’infini, ce qui reste de vraie nature : une richesse gratuite et qui appartient à  tous… C’est ce que vont détruire les éoliennes.

Ce contenu a été publié dans Dans la presse. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.