Sanary : une année compliquée pour les pêcheurs

Article de Six-Fours.net

Vendredi les pêcheurs étaient réunis pour leur assemblée générale. Encore une fois le temps n’a pas été clément et plusieurs pistes ont été abordées pour développer au mieux leur activité. La zone de la Cassidaigne fut aussi abordée.

L'assemblée générale s'est déroulée vendredi.

La prud’homie rassemble 15 patrons pécheurs, et le premier prud’homme regretta la disparition de Tony Cérutti qui assurait la fonction de secrétaire et trésorier: « il a fait un très bon travail et nous lui en sommes reconnaissants ». C’est Elisabeth Tempier qui assume la fonction de secrétaire, cette dernière publie l’encre de mer et a déjà  eu des expériences dans des prud’homies comme à  Saint-Raphaêl. Jean-Paul Mazella s’occupera de la trésorerie.
Il y avait pour cette assemblée Ferdinand Bernhard, Patrice Esquoy, Jean-Michel Preynat (capitaine du port) et Jean-Luc Cercio des affaires maritimes. Dans son rapport moral et rapport d’activités, Jean-Michel Céi dira: « la prud’homie a organisé la fête de la bouillabaisse géante au mois de juin et a suivi la création du site Natura 2000 dans la lagune du Brusc et au Cap Sicié. La pêche professionnelle est maintenue conformément aux règlements prud’homaux en vigueur ». Au niveau de la pêche le premier prud’homme souligna « que l’année a été très mauvaise à  cause des conditions climatiques ». En conséquence, le manque de régularité des bancs de pêcheurs a entraîné une baisse de la vente et de fréquentation: « heureusement la mairie nous soutient financièrement pour la modernisation de notre matériel..Mais si les conditions météorologiques ne s’arrangent pas, nous aurions intérêt à  réfléchir à  des moyens pour maintenir et développer notre clientèle afin d’être sà’rs de valoriser nos apports ». Ainsi il avança la piste de « la démarche qualité » mise en place par le comité local des pêches du Var. Le maire leur donna aussi quelques pistes de réflexions sur cette mise en place et affirma qu’il les aiderait pour communiquer. Jean-Michel Céi expliqua: « elle repose sur l’adhésion individuelle des pêcheurs. Il n’y a rien de contraignant et plus on sera à  y adhérer, plus cela permettrait de valoriser notre travail ». Ils pourraient ainsi communiquer sur les jours de vente afin de fidéliser une clientèle, car cette année il y a eut trois mois sans pêche avec un mois d’aoà’t calamiteux.

Inquiétude pour la zone de Cassidaigne

L’autre sujet d’inquiétude est le projet du parc national des calanques, avec le projet d’une réserve intégrale sur la zone de la Cassidaigne qui représenterait la bagatelle de 4.300 ha. Cette zone est utilisée par les petits pêcheurs qui ne comprennent pas ce projet où il s’agirait de protéger des espèces qu’ils ne pêchent même pas : « ce n’est pas la question d ‘être pour ou contre, on veut juste être consulté. Avec les prud’homies de Bandol et du Brusc, nous avons écrits au président du GIP Calanques et au préfet maritime de Méditerranée ». Le maire a également assuré de son soutien, J-L Cercio a poussé les pêcheurs à  s’appuyer sur les comités locales de pêches afin d’être entendu. Il faut quand même savoir que selon les années « la pêche sur cette zone représente jusqu’à  30% de l’activité des bateaux varois qui y travaillent ». On peut s’interroger si à  force de réglementations générales, on ne tue pas la pêche artisanale, les bénéficiaires restant toujours les mêmes: les industriels. D’autant plus que l’intérêt d’une pêche locale étendue entre Cassis et Porquerolles permet d’étendre les zones de pêches, avoir des espèces diversifiées sur les marchés. D’autant plus que les pêcheurs n’ont pas attendu l’Europe pour mener une gestion des ressources. Fà’t également abordé la surveillance parfois absurde des pécheurs de thon sur le littoral, J-L Cercio assurant:  » je suis bien d’accord, les réglementations deviennent absurdes” et surtout insensées; des petits pêcheurs de thon sont étroitement surveillés alors que leur pêche n’est sans commune mesure avec les thoniers industriels qui vendent sur le marché japonais par exemple.
Rémi Bellia de l’association « Marco Polo Echanger Autrement » présenta le pescatoursime sur le littoral varois. Cette association s’est fixée pour objectif de transférer en Provence l’expérience italienne de diversification de la pêche artisanale par le biais de l’activité touristique: « il s’agit d’une nouvelle forme d »activité touristique permettant la valorisation et la préservation de l’espace maritime local….cela permet au pêcheur d’accroître ses revenus par la diversification de son activité de base ». Mais nous reviendrons sur cette nouvelle activité qu’une minorité de pêcheurs pratique sur Sanary et Six-Fours (Guillaume 3 et le Dragon). Après ces points, la réunion s’éternisa jusqu’à  20 heures avec des discussions animées.

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