Ecrit par un pêcheur de l’àŽle d’Yeu, Bernard Groisard, ce livre nous permet de suivre l’évolution de la pêche, dans cette île atlantique, depuis les années cinquante : « Port-Joinville armait dans les années 1956/57 près de 80 chalutiers-thoniers auxquels s’ajoutaient quelques palangriers de fond. Ces navires étaient modestes. Construits en bois, ils ne dépassaient pas pour la plupart 20 m… Les navires de l’àŽle d’Yeu débarquaient majoritairement de la sole, un peu de merlu et des poissons divers. Il était courant d’entendre (…) : Pas de sole, pas de sous ! »
Techniques et zones de pêche, débarquements, participation aux réunions professionnelles, création d’une criée, école de pêche… nous rentrons peu à peu dans l’univers attachant de ces marins pêcheurs où tout est dit de façon précise, détaillée, complète, parfois anecdotique et pourtant sobre. Là où l’écriture se délie, c’est dans la description des fonds marins qui donnent lieu à de nombreuses appellations et dans le détail de leurs peuplements divers !
Au delà du métier, la pêche, ici, incarne :
– Une vie en mer qui prend son sens avec la famille : « Oui pour un homme et particulièrement un marin, et surtout en mer, isolé, la famille est très importante. Elle est le lien direct avec la vie »,
– une vie insulaire : « Un port de pêche animé, c’est la vie qui continue… »,
– et un maillon de l’économie régionale et nationale : « Une telle diversité, de telles quantités, et la qualité des produits sont rarement constatées dans d’autres zones du proche océan… Une diversité des navires et des apports est nécessaire pour alimenter les marchés, pour une saine exploitation des différentes ressources, et pour un aménagement harmonieux du territoire ».
« Pêcheur, une vie, un métier, une passion » de Bernard Groisard,
Editions H&H, 12 €, 2009 (Tél 06 08 21 11 37)