Pescatourisme, sentier touristique « numérique » (les informations sont accessibles avec des smartphones), valorisation des produits de la pêche locale, découverte des enjeux « planctoniques », observation et suivi scientifiques de la richesse marine dans le Cantonnement du Cap Roux et en divers sites du littoral… les projets et actions ne manquent pas ! Signe que dès qu’on lui donne la main, le secteur de la pêche artisanale s’inscrit avec inventivité et modernité dans le territoire.
« Un budget global de 5 millions d’euros, c’est peu relativement à ce qu’investissent d’autres Etats membres dans ce Fond Européen pour la Pêche, disent certains, c’est l’équivalent de 2 quais de débarquement. »
Côté humain, ce Fond mobilise du monde avec une centaine de projets sur l’ensemble du littoral français. Lors de ces 3 Journées, les représentants de la Commission auront pu prendre la mesure de l’implication d’une petite pêche artisanale, intégrée dans l’économie littorale. Ils auront pu noter les contradictions du système entre d’un côté une mythique lourdeur administrative et financière et, de l’autre, un foisonnement de petites organisations ou associations aux capacités de gestion et de trésorerie limitées. Difficile de faire du développement local, en partant de si haut, et avec des moyens adaptés à de grande structures ou institutions… Autre contradiction relevée par la Région PACA : le projet de réforme de la PCP qui risque de mettre à mal la pêche artisanale. Sans pêche artisanale, plus besoin d’aide au développement local…
Pour toutes les personnes impliquées dans cet axe IV du Fond européen pour la pêche, les rencontres ont permis des échanges et partages d’expérience, jusqu’au buffet du jeudi midi qui était préparé par une femme de pêcheur, Manon Ranc, avec des produits locaux.
Pour les pêcheurs, c’était aussi l’occasion de discuter directement avec leur Directeur des pêches et de l’aquaculture, Philippe Mauguin :
– de la pêche du thon rouge que l’on prend même au filet de fond tant il prolifère dans la bande littorale, de l’injustice causée aux pêcheurs provençaux dans la répartition des quotas (2 jours de pêche, priorité aux pêcheurs adhérant aux organisations de producteurs alors que les OP sont absente sur un littoral rocheux exploité par les petits métiers),
– du gangui mis sur la sellette depuis des années sans considération des hommes qui en vivent et des efforts qu’ils déploient pour faire reconnaître leur métier,
– du projet de Parc des Calanques et de sa réserve gigantesque sur l’un des rares sites de pêche, de l’absence d’étude d’impact de la pêche artisanale, de l’absence de concertation avec la profession…
– de la taille minimale de la dorade rose (plus grande en Méditerranée qu’en Atlantique ?),
– des limitations de puissance qui s’opposent à la recherche de sécurité pour les petits métiers…
bref, de tout ce qui fait mal à la pêche artisanale locale et à la gestion prud’homale des territoires.
Les aquaculteurs et conchyliculteurs de la baie de Tamaris ont également échangé avec leur Directeur sur différents sujets :
– conversion de la baie en élevage bio
– problème de vandalisme sur les cages
– unité de transformation et conditionnement
– interaction entre production et tourisme : prospectives